En direct
A suivre

Le rosé-pamplemousse et le blanc-pêche désormais taxés

Désormais, une bouteille d'entrée de gamme de vin aromatisé à 2 euros devrait coûter 3,75 euros. Désormais, une bouteille d'entrée de gamme de vin aromatisé à 2 euros devrait coûter 3,75 euros. [STEPHANE DANNA / AFP]

L'Assemblée nationale a voté ce jeudi 24 octobre l'instauration d'une taxe sur les vins aromatisés, type rosé-pamplemousse, blanc-pêche ou rouge-fraise. Un moyen selon ses partisans de freiner la consommation de ces produits, notamment par les jeunes, cœurs de cible de ces «vinpops».

La taxation des «premix» (mélange de boisson alcoolisée et non-alcoolisée) existe déjà à hauteur de 11 euros par décilitre d'alcool pur, mais les «premix» à base de vin étaient jusqu'alors exonérés. Ce qui ne sera désormais plus le cas.

L'amendement de la députée LREM Audrey Dufeu Schubert, adopté en séance, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, fixe une taxation intermédiaire de 3 euros par décilitre d'alcool pur pour ces produits souvent utilisés pour écouler des vins de moins bonne qualité en les mélangeant à des sirops. Ainsi, comme le précisent Les Echos, une bouteille d'entrée de gamme à 2 euros devrait maintenant coûter 3,75 euros.

Audrey Dufeu Schubert, qui se bat depuis deux ans pour cette taxe, a salué sur Facebook «une avancée pour la santé publique en France». «Même si les volumes sont modestes [moins de 1 % du marché du vin en France, NDLR], la consommation augmente avec un marketing qui cible les jeunes et les femmes», dénonce-t-elle aux Echos, pointant «des vins très sucrés, avec des bouteilles roses ou colorées, qui facilitent le premier pas vers une consommation régulière».

La fédération du secteur pointe un risque de «report sur des produits plus alcoolisés»

Les défenseurs de cette taxation ont également tenu à rassurer sur les conséquences économiques de cette mesure, en rappelant que trois-quarts des 'premix à base de vin' sont fabriqués avec du vin étranger. «Cette taxation ne toucherait donc que très marginalement les producteurs français», affirment les députés signataires de l'amendement. D'autant plus que la taxe ne touchera pas les produits proposés à l'exportation, a précisé la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Du côté de la fédération du secteur, la Fédération française des vins d’apéritif (FFVA), c'est le vin à la grimace si l'on peut dire. Avant le vote de l'amendement, elle avait publié un communiqué, repéré par le site spécialisé mon-viti.com, dans lequel son président, Aymeric de Beauvillé, avait affirmé que cette mesure «aurait pour impact de taxer davantage des produits moins alcoolisés et donc de créer un effet de report sur des produits plus alcoolisés». «Ces boissons à base de vins [...] répondent en fait à une demande de consommateurs qui souhaitent diminuer leur consommation d’alcool, notamment lors d’apéritifs dînatoires, tout en conservant un caractère convivial», écrit la FFVA dans ce communiqué.

Le lobby des fabricants avance également que, contrairement à ce que disent les tenants de la taxe, les vins aromatisés, appelés «vinpops», sont «peu consommés par les jeunes». Il se base sur des études des instituts Nielsen et Kantar, datant de cette année, selon lesquelles «les vins d’apéritifs sont consommés à 80 % par les plus de 35 ans» et «61 % des consommateurs ont plus de 50 ans».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités