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JO 2024 : Edouard Philippe s'est rendu dans le 93 pour les premiers coups de pioche du village olympique

Accompagné de onze membres du gouvernement, Edouard Philippe s'est rendu en Seine-Saint-Denis ce lundi 4 novembre, pour donner le coup d'envoi du chantier controversé du village des athlètes de Paris 2024.

Cinq jours après un déplacement à Bobigny, le Premier ministre sera de retour dans le département le plus pauvre de métropole qui accueillera le village olympique et paralympique, étendu sur 51 hectares à cheval entre les trois villes de Saint-Denis, Saint-Ouen et L'Ile-Saint-Denis.    

Au côté notamment du président du comité d'organisation Tony Estanguet, Edouard Philippe a ainsi symboliquement lancé le début du chantier pharaonique qui prendra place pendant trois ans, à Saint-Ouen. A l'issue des travaux, le site accueillera près de 15.000 athlètes et officiels en 2024 avant d'être reconfiguré en un nouveau quartier, comptant plus de 3.000 logements en 2025.

170 mesures annoncées

Plus tôt dans la matinée, à Saint-Denis, il a également présidé un comité interministériel pour faire le point sur les projets liés aux JO et tenter de démontrer qu'ils seront bénéfiques, avant comme après la compétition. «Il faut qu'il reste quelque chose», a donc matraqué Edouard Philippe, qui a assuré qu'il fallait «que toute cette organisation, ces financements, cette mobilisation, ne disparaissent pas au moment où la flamme olympique va s'éteindre».

Pour ce faire, le ministre a ainsi annoncé un paquet de 170 mesures en lien avec les JO, déjà prises ou attendues, dévoilées à l'issue du comité interministériel. Certaines sont déjà connues, comme la création d'une cellule à Pôle Emploi dédiée aux postes liés aux JO, le plan «aisance aquatique» destiné à lutter contre les noyades, le plan vélo ou encore un système de défiscalisation pour faciliter le sport en entreprises et les inciter à se doter d'équipements sportifs, douches et vestiaires.

Des emplois pour les jeunes du département et la formation de 3.000 personnes en situation de handicap pour devenir bénévoles des Jeux ont aussi été annoncés. Le gouvernement entend ainsi défendre l'idée d'un «héritage» de ces JO 2024 qui doivent être «un véritable levier de transformation durable pour le territoire et le quotidien des Français», selon Matignon.    

Des critiques contre le projet de village olympique

La tâche ne sera pas aisée : des protestations s'élèvent déjà contre le projet de village olympique qui promet de faire table rase d'une zone où sont implantés plus d'une vingtaine d'entreprises, trois écoles, un hôtel, une résidence étudiante et un foyer de travailleurs étrangers.    

Tous ces bâtiments devront être rasés en 2020 pour loger les quelque 15.000 athlètes et officiels. La plupart des entreprises, qui représentent un millier d'emplois, ont déménagé dans des villes limitrophes, mais certaines rechignent. En remplacement, deux nouvelles résidences doivent voir le jour en 2022. Mais les résidents refusent le relogement provisoire proposé par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), l'établissement public chargé des chantiers des JO.    

Des nuisances redoutées

A Saint-Denis, certains habitants craignent, eux, des nuisances en termes de pollution et de circulation. Dans une zone d'à peine deux kilomètres, se concentreront ainsi la future piscine olympique, la plus grande gare du Grand Paris, l'enfouissement des lignes à haute tension, le mur anti-bruit de l'A86 et l'aménagement des berges de Seine.

«On a l'excellence environnementale du village olympique d'un côté, et de l'autre côté le quartier Pleyel qui sera saturé», dénonce Cécile Gintrac, membre du comité de vigilance JO 2024. «La période va être difficile en matière de bruit, de sécurité et de transport», s'inquiète le directeur de Supméca.  En réponse, la Solideo promet «qu'il n'y aura pas de chantier de nuit» et promet l'installation de capteurs de bruit «pour moduler l'intensité des travaux».

«On est dans une transformation profonde d'un territoire, on a pleinement conscience collectivement que l'on crée des nuisances, mais il faut passer par là», affirme Benoît Piguet, directeur des relations institutionnelles de la Solideo. «Ce qui va se passer en trois-quatre ans est la compensation de ce qui ne s'est pas passé depuis trente ans». Un message qui fait écho à celui du gouvernent, qui a dévoilé jeudi 31 octobre une batterie de mesures spécifiques pour la Seine-Saint-Denis.

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