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Maladies cardiovasculaires, sida… Le taux de mortalité continue de baisser

La forte réduction de la mortalité par accidents de la route sur ces seize années peut s'expliquer notamment par les radars automatiques.[©FRANCOIS GUILLOT / AFP]

La mortalité due au sida, aux accidents de transports et aux maladies cardiovasculaires a «particulièrement diminué» en seize ans en France métropolitaine, selon le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France, publié ce mardi.

En 2016, on recense 300 morts par sida, contre 4.800 en 1994. Les décès par suicide sont également en déclin puisque près de 8.500 décès ont été recensés en 2016 contre 11.400 dix ans auparavant, révèle cette analyse des tendances entre les périodes 2000-2007 et 2008-2016.

Depuis les années 1980, ils restent toutefois plus nombreux que les morts par accidents de transport. Ces derniers, en recul depuis 2002-2003, sont passés d'environ 8.000 morts en 2000 à 3.000 en 2016. La forte réduction de la mortalité par accidents de la route sur ces seize années peut s'expliquer notamment par les radars automatiques. D'autre part, on meurt moins de maladies cardiovasculaires : les taux de mortalité ont diminué d'un quart entre les deux périodes étudiées.

des avancées de la médecine et de la prévention

Ceci grâce au développement des techniques de cardiologie interventionnelle dans les infarctus, comme pour ôter les caillots ou poser un stent (un dispositif glissé dans une cavité pour la maintenir ouverte), mais aussi au développement d'unités neurovasculaires spécialisées pour prendre en charge les AVC. Chez les femmes, pour lesquelles les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès, la mort par AVC l'emporte sur celle par infarctus, à l'inverse des hommes.

D'une façon générale, le taux de mortalité toutes causes confondues a continué à diminuer depuis les années 2000, et ce, vraisemblablement grâce aux avancées de la médecine et de la prévention. «La grande tendance de la baisse de la mortalité est plutôt rassurante», a déclaré Grégoire Rey, directeur du CépiDC-Inserm (qui établit les causes médicales de décès). La part des décès prématurés (avant 65 ans) de toutes causes chez les hommes reste supérieure à celle observée chez les femmes (22,6% contre 11,3%).

Enfin, la tendance à l'augmentation des démences, très importante depuis les années 2000, semble se ralentir, voire s'inverser chez les hommes, possiblement en raison d'une diminution des facteurs de risques cardiovasculaires (hypertension, tabagisme, diabète...), avancent-ils.

Le cancer : première cause de mortalité en France

Depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité en France pour les deux sexes, devant les maladies cardiovasculaires. En 2016, sur 579.000 décès enregistrés, 29% sont dus à des tumeurs et 24,2% à des maladies cardiovasculaires. Selon l’Institut national du cancer (INCa), on estime à 382.000 le nombre de nouveaux cas de cancer pour l'année 2018 en France métropolitaine, 204.600 chez l’homme et 177.400 chez la femme. A noter que le risque de mourir du cancer diminue, même si le nombre de personnes atteintes augmente.

«Les points d'alerte», souligne Grégoire Rey, sont l'augmentation du cancer du poumon chez la femme, un effet du tabagisme, ainsi que celles du cerveau et du pancréas, de façon plus modérée pour les deux sexes. Le cancer du pancréas a augmenté en seize ans pour les deux sexes et le cancer du cerveau a augmenté sur la deuxième période, 2008-2016, dans «un contexte d'essor des technologies liées aux radiofréquences (un traitement qui détruit la tumeur par la chaleur, ndlr)».

Des recherches sont nécessaires pour expliquer ce phénomène notent les auteurs. En outre, la mortalité par mélanome (cancer de la peau) augmente chez les hommes et reste stable chez les femmes alors que la prévention de ce cancer est connue, pointent les spécialistes.

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