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Les agressions contre les pompiers en hausse de 21 % sur un an

Plus préoccupant encore, l’ONDRP constate une hausse spectaculaire de 280 % sur dix ans. [MIGUEL MEDINA / AFP].

Insultes, crachats, humiliations, coups et pire encore. En 2018, 3.411 sapeurs-pompiers ont déclaré avoir été victimes d’une agression contre 2.813 en 2017, soit une hausse de 21 % sur un an.

Ces chiffres, terribles, sont détaillés par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) dans une note publiée ce mercredi 18 décembre.

Selon cet organisme spécialisé dans les phénomènes criminels et de délinquance en France, pour l’an dernier, cela représente en moyenne sept pompiers agressés pour 10.000 interventions.

Un chiffre en hausse exponentielle par rapport à 2016 (5 pour 10.000) et 2017 (6 pour 10.000), constate l’ONDRP.

Une hausse spectaculaire de 280 % sur dix ans

Plus préoccupant encore, l’Observatoire constate que la hausse a été continue depuis dix ans : en 2008, «seuls» 899 soldats du feu avaient déclaré une agression, soit une hausse spectaculaire de 280 % sur dix ans.

Pour autant, l'ONDRP n'avance pas d'explication claire à même d'expliquer cette explosion des déclarations d'agressions faites par les pompiers.

«L’augmentation du nombre de déclarations d’agressions peut être due à une augmentation des actes de violences, à une meilleure remontée des informations, à un abaissement du seuil d’acceptabilité des violences ou à une sensibilisation des autorités hiérarchiques sur la nécessité de mieux déclarer les faits», explique l’étude.

Une hausse de 48 % à Paris et sa région

Selon l’ONDRP, plus de la moitié des pompiers qui ont été agressés en 2018 étaient des professionnels (55 % du total) alors qu’ils représentent 17 % des effectifs.

A Marseille et dans l’agglomération parisienne, où les pompiers sont des militaires, l’augmentation est respectivement de + 18 % et + 48 %.

C’est en Nouvelle-Aquitaine que le taux d’agression pour 10.000 interventions est le plus élevé (16) suivi par Bourgogne-Franche-Comté (9). La région Pays de la Loire se caractérise par une forte augmentation entre 2017 et 2018 (+ 146 %).

Des plaintes déposées dans environ les trois-quarts des cas

En France, sur les 3.411 pompiers ayant été agressés en 2018, 2 241 ont déposé plainte, soit 66 % d’entre eux. Les agressions ont donné lieu à 1.424 jours d’arrêt de travail. Avec 521 jours, la région Ile-de-France présente le nombre plus élevé. Quatre cent cinquante véhicules de pompiers ont été endommagés en 2018, selon les données de l’ONDRP.

L’ensemble des services départementaux, y compris les sapeurs-pompiers de Paris, et leurs homologues de Marseille ont déposé 399 plaintes pour dégradations de biens en 2018, contre 326 en 2017, soit une hausse de 22 %.

Les policiers et gendarmes pas épargnés

Enfin, il convient de rappeler que cette hausse des agressions ne touche pas seulement les soldats du feu, mais plus globalement la force publique dans son ensemble et, surtout, les forces de l'ordre.

Des pompiers agressés par les victimes qu’ils viennent secourir, un policier frappé d’un coup de pied en pleine mâchoire par un patient hospitalisé, des gendarmes caillassés lorsqu’ils patrouillent… Chaque jour, les forces de l’ordre sont la cible, en moyenne, de 110 agressions révélait, en août dernier, Le Figaro.

Dans un rapport rendu public mercredi 11 décembre, des sénateurs ont appelé le gouvernement à se mobiliser pour enrayer la hausse de ces agressions.

Lors du 126e congrès des sapeurs-pompiers en septembre, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, s’était engagé «à tout faire» pour la sécurité des agents, avec une grande campagne de communication et l’expérimentation des caméras-piétons.

L'utilisation des caméras-piétons a été lancée en France, à titre expérimental, en 2013 par Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur. Il était prévu d'équiper les forces de l'ordre de 10.400 caméras (5.400 police, 5.000 gendarmerie) d'ici à 2020.

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