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Notre-Dame de Paris : la charpente de la cathédrale devrait être reconstruite à l'identique

Les travaux ont commencé sur la cathédrale, afin de désincarcérer l'échafaudage calciné.[© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]
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La charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris devrait être reconstruite à l'identique, a-t-on récemment appris dans un article du Point, plus de huit mois après le terrible incendie qui a ravagé la toiture du célèbre monument parisien.

Le général Jean-Louis Georgelin – nommé président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale – y serait en effet favorable, alors qu'il s'était pourtant un temps positionné contre. Notamment contre l'avis de Philippe Villeneuve, l'architecte en chef des monuments historiques, qui – lui – affiche depuis le début son souhait de reconstruire la flèche et la charpente à l'identique.

De fait, il serait apparu clair – ces dernières semaines – aux yeux du général que la reconstruction à l'identique de la charpente s'avérait être la solution la plus facile à étudier et donc la plus sage à envisager. Jugée moins compliquée et moins chère, elle serait surtout la plus à même de répondre à la demande du Président de la République de reconstruire la cathédrale en cinq ans.

Selon l'article du Point, seule la reconstruction d'une charpente en bois – et plus particulièrement en bois de chêne comme celle qui existait avant l'incendie – pourrait alors garantir la même solidité et stabilité à l'édifice. Sans jamais montrer un quelconque signe de faiblesse, cette charpente gothique datée du XIIIe siècle était d'ailleurs l'une des plus anciennes de Paris, reposant sur près d'un millier de poutres provenant chacune d’un chêne différent.

Et à ceux qui penseraient que reconstruire à l'identique serait un désastre écologique, Frédéric Epaud, chercheur au CNRS et spécialiste des charpentes médiévales, répond que «l'abattage de 1.000 chênes ne représente pas un inconvénient». D'abord parce que la France dispose, selon lui, «de la plus grande forêt d’Europe avec 17 millions d’hectares, dont 6 millions en chênaies» mais aussi parce que la filière forestière «connaît des difficultés en raison de la sous-exploitation des futaies» et pourrait s'en trouver valorisée.

Cette opération serait ainsi bien moins délicate que celle qui consisterait à lancer un appel à projets afin d'imaginer une toute nouvelle structure. De fait, reconstruire à l'identique permettrait de se calquer sur un savoir-faire déjà existant et pourrait même être facilité par la nécessité de trouver des 'petits' chênes. Selon Frédéric Epaud, les bois utilisés au XIIIe siècle étaient en effet «à 97 % de faible diamètre (25-30 cm) et de 12 mètres de long maximum». De plus, un scanner de la charpente avait été effectué en 2014 par l’entreprise Art graphique et Patrimoine, rendant accessibles à tous les plans de cette ancienne charpente.

Pour l'heure, cette solution affiche donc un double avantage. D'un côté, elle semble être la moins dangereuse sur le plan architectural pour la structure en elle-même, dans un avenir proche et plus lointain. Rappelons que celle qui a brûlé n'avait pas bougé depuis huit siècles. De l'autre, elle apparaît être la plus réaliste possible, notamment afin de respecter les délais exigés. Notre-Dame de Paris pourrait ainsi bien retrouver ses lettres de noblesse pour 2024.

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