Connu pour ses actions spectaculaires visant à alerter l'opinion et les dirigeants sur le réchauffement climatique, le mouvement écologiste Extinction Rebellion a mené l'une d'elles, ce lundi 17 février au matin, sur une centrale à béton Lafarge, située au niveau du pont Mirabeau (15e).
Deux jours après le blocage de l'aéroport de Chambéry (Savoie) où les militants entendaient dénoncer l'affluence démesurée d'arrivées et de départs pour les stations de ski de la région, c'est «l'industrie de la construction», et plus particulièrement celle de la région capitale, qui est cette fois dans leur viseur des militants écologistes d'Extinction Rebellion, comme l'a fait savoir le mouvement la veille au soir.
Nos grimpeu-rs-ses bloquent les hauteurs des chantiers pour alerter sur les pollutions atmosphériques causées par les activités du BTP : émissions de GES, CO2, particules fines toxiques.
Rejoignez nous pour l’action #FinDeChantiers#ExtinctionRebellion#DitesLaVerite pic.twitter.com/q17oYpYHPt— Extinction Rebellion France (@xrFrance) February 17, 2020
Sur les bords de Seine, entre le pont Mirabeau (15e) et Issy-les-Moulineaux (92), les militants ont investi les sites des cimentiers Lafarge et Cemex dès l'aube, s'installant en «sitting» tout autour de la centrale et recouvrant les bétonnières de messages peints, tels que «Béton = 8 % des émissions de CO2 dans le monde» ou encore «Laissez le sable à la mer».
Arrivée de la @redrebelbrigade sur les lieux du blocage.
Le secteur du BTP participe aux déséquilibres d'écosystèmes déjà fragiles, des écocides irréversibles, à l'extinction de nombreuses espèces #FinDeChantiers#ExtinctionRebellion#DitesLaVerite pic.twitter.com/dFUghdGDWY— Extinction Rebellion France (@xrFrance) February 17, 2020
Plusieurs dizaines de personnes – surnommées «les grimpeurs» – ont ensuite escaladé la cimenterie située en bord de Seine, à Issy-les-Moulineaux (92) et ont «bloqué» le site, afin disent-ils «d'alerter sur les pollutions atmosphériques causées par les activités du BTP». Parmi elles, les émissions de gaz à effet de serre mais également les particules fines et dioxyde de carbone (CO2).
«Les ressources naturelles de sable extractibles pour le BTP sont quasiment toutes épuisées» ont alerté les militants d'Extinction Rebellion, qui soutiennent que «les fonds marins et les rivières sont maintenant massivement exploités». «Des écosystèmes sont ravagés, la biodiversité menacée», pouvait-on lire sur de grandes pancartes apportées pour l'occasion.
Dans un texte lu en public, des militants ont indiqué vouloir «occuper un lieu symbole de la catastrophe écologique dont ce secteur économique et les pouvoirs publics se rendent coupables» et dénoncé le fait que «la grande majorité des industriels du secteur ont une politique irresponsable». Ils ont également dénoncé la proximité selon eux du secteur du BTP avec les pouvoirs publics et l'attitude du gouvernement sur l'urgence climatique: «Nous sommes lassés de cette écologie de façade qui se rend complice de la catastrophe en cours».
Dimanche soir, sans en révéler ni le lieu, ni le mode opératoire exact, Extinction Rebellion a simplement indiqué, à la veille de cette nouvelle opération, qu'il «mettrait en place une action de blocage en Île-de-France afin d'alerter le public et les médias sur les responsabilités du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) dans la catastrophe écologique».
Car, selon les chiffres communiqués par le mouvement, 39 % des émissions mondiales de CO2 proviendraient de l'industrie du BTP et le sable, utilisé pour fabriquer du ciment, s'épuise. Ce faisant, il est «urgent de construire autrement», estime Extinction Rebellion qui prévoit de passer à l'acte dès l'aube ce lundi.
Demain @xrFrance @ParisYFC et d'autres collectifs organisent une action de blocage : #FinDeChantiers
Cette action débutera à l'aube #ecologie #ClimateAction #desobeissancecivile pic.twitter.com/dsEI7ohZeB— Peuple Révolté (@PeupleRevolte) February 16, 2020
Pour rappel, à Paris, en octobre dernier, les militants écologistes d'Extinction Rebellion avaient, pour faire avancer leurs revendications, occupé pendant cinq jours un pont et une partie de la place du Châtelet (centre).
Ils avaient également été à l'origine d'un retentissant blocage du centre commercial Italie 2, situé dans le 13e arrondissement de la capitale.