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Coronavirus : l'économie française contaminée

Une croissance plus faible que prévue, virus oblige, aura des conséquences sur l'emploi, prévoit déjà Bercy. [LUDOVIC MARIN / AFP].

De la crise sanitaire à la crise économique, le pas est sur le point d'être franchi. Invité sur France Inter, ce lundi 9 mars, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a averti que l'épidémie de coronavirus imputera «de plusieurs dixièmes de points de PIB» (produit intérieur brut), la croissance du pays.

C'était il y a peu une hypothèse, c'est désormais une certitude : le contrecoup du Covid-19 sur l'activité de la France sera sévère, même s'il est encore difficile de l'évaluer précisément à ce stade. 

Alors qu'en décembre dernier, la Banque de France tablait sur une croissance de 1,1 % en 2020 (contre 1,2 % en 2019, et 1,7 % en 2018, NDLR), tout porte à croire que le ralentissement sera plus marqué cette année, virus oblige.

Une croissance «en-dessous de 1 %» du PIB anticipée

De l'aveu même du locataire de Bercy, on pourrait ainsi «être parfaitement en-dessous de 1 % de croissance du PIB».

Bruno Le Maire a indiqué qu'il ne donnerait cependant pas de chiffre précis avant le 15 avril, soit la date prévue de la présentation du pacte de stabilité budgétaire européen.

Quoi qu'il en soit, «il y aura évidemment un impact sur l'emploi», a-t-il prévenu alors que le gouvernement, en la personne de la ministre du Travail, jugeait encore le mois dernier comme «atteignable» l'ambition d'atteindre 7 % de chômage en 2022.

La veille, au regard de la situation actuelle, la parole officielle avait cependant déjà changé, Muriel Pénicaud indiquant qu'à cette heure ce sont déjà quelque 900 entreprises qui ont demandé à bénéficier de mesures de chômage partiel pour environ 15.000 salariés, notamment dans l'évènementiel où des dizaines de spectacles sont annulés.

Des baisses de chiffres d'affaires en cascade

A l'issue d'une réunion ce lundi avec différents acteurs économiques en première ligne dans la crise du coronavirus, Bruno Le Maire a depuis ajouté que des baisses de chiffres d'affaires se faisaient sentir à hauteur de «60 % en moyenne pour les traiteurs, de 30 à 40 % dans l'hôtellerie et de 25 % encore en moyenne pour les restaurateurs».

Les secteurs les plus touchés, par ailleurs très dépendants vis-à-vis de la Chine d'où est partie l'épidémie, restent toutefois l'automobile, l'aérien ainsi que la mode et le luxe, et c'est pourquoi Bruno Le Maire s'est engagé à recevoir les représentants de ces filières «prochainement» à son ministère.

Un vent de panique à la Bourse de Paris

Dans le sillage des principales places mondiales, inquiètes du décrochage des cours du pétrole et des effets économiques de l'épidémie de coronavirus, la Bourse de Paris s'est, ce lundi, par ailleurs écroulée de - 7,20 % à l'ouverture et a cloturé sur une baisse vertigineuse de 8,39 %, soit la pire séance du CAC40 depuis 2008.

Outre-Atlantique, à Wall Street, les échanges ont même été suspendus pendant quinze minutes à l'ouverture, la Bourse de New York plongeant de 7 % sur l'indice S&P 500 et 7,29 % sur les valeurs technologiques du Nasdaq.

Dans ce contexte économique plus que perturbé, Emmanuel Macron plaide, lui, en Europe pour «une action urgente».

Une visioconférence entre les principaux dirigeants européens, pour coordonner une réponse commune face au Covid-19, doit ainsi avoir lieu ce mardi.

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