En direct
A suivre

Patrick Artus, économiste chez Natixis : «Un risque de faillites d'entreprises à cause du coronavirus»

Pour Patrick Artus, il faut s'attendre à un effondrement de la croissance française au deuxième trimestre. Pour Patrick Artus, il faut s'attendre à un effondrement de la croissance française au deuxième trimestre. [ERIC PIERMONT / AFP]

La France à l'arrêt. En plus de provoquer des craintes sur le plan sanitaire, la crise du coronavirus inquiète les milieux économiques. Pour Patrick Artus, chef économiste de la banque Natixis, ce sont les entreprises qui sont en première ligne.

Quel impact économique la crise du coronavirus pourrait-elle avoir sur la France ?

Les faillites d’entreprises sont le principal risque. C’est ce que le gouvernement tente d’éviter, en leur permettant de reporter le paiement de leurs impôts de mars ou en prenant en charge leurs salaires. Par ailleurs, la consommation va s’effondrer, car les gens n’ont pas envie d’acheter dans ce contexte. En Chine par exemple, les ventes de voitures ont chuté au premier trimestre à cause de l'épidémie.

Et sur la croissance économique française ?

Cela dépendra de la durée de la crise sanitaire, dont nous n'avons pour l'instant aucune idée. En Chine, le PIB (produit intérieur brut) a chuté de 15 à 20 % au premier trimestre. Il faut donc s’attendre au même impact en France au deuxième trimestre. Mais une partie de cette baisse devait pouvoir être rattrapée par la suite. ­

Au niveau mondial, quelles conséquences économiques la crise sanitaire aura-t-elle ?

Les entreprises ont désormais la volonté de ne plus dépendre d’un seul lieu de production. On se dirige vers des modes de fabrication plus régionaux, centrés sur le continent, et moins mondiaux. En parallèle, les Etats souhaitent relocaliser les productions les plus stratégiques. On va donc assister à une «déglobalisation». Le nouvel espace privilégié par la France sera ainsi l'Europe.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités