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Déplacements réduits, municipales reportées... ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a notamment annoncé que toutes les réformes en cours étaient suspendues, mais aussi la fermeture des frontières à l'entrée de l'UE et de l'espace Schengen.[Ludovic Marin / AFP]

Un véritable effort de guerre. A l'occasion de sa seconde allocution en cinq jours, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir tout un arsenal de mesures drastiques destinées à freiner la propagation du coronavirus. «Nous sommes en guerre», a répété le président de la République.

Les déplacements fortement réduits

Emmanuel Macron est allé encore plus loin dans le confinement de la population, en annonçant que les déplacements allaient être à nouveau «fortement réduits». Les réunions familiales et amicales ne seront plus permises, et il ne sera plus possible non plus par exemple d' «aller au parc». Seuls les transports absolument nécessaires devront demeurer. Et le chef de l'Etat de préciser : les trajets «pour se soigner», «faire ses courses», pour «aller au travail quand le travail à distance n'est pas possible» et pour «aller faire un peu d'activité physique». «Toute infraction à ces règles sera sanctionnée», a souligné Emmanuel Macron. A la suite de l'allocution du président, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a pris la parole pour préciser que la violation des règles de confinement serait passible d'une amende de 38 euros, qui devrait être rapidement portée à 135 euros. Le locataire de Beauvau a ajouté que toutes les personnes qui circuleront devront être «en mesure de justifier leur déplacement», et qu'il leur faudrait une attestation, téléchargeable sur le site du minstère de l'Intérieur. Il a également indiqué que 100.000 policiers et gendarmes allaient être mobilisés pour effectuer des contrôles. 

Le second tour des municipales reporté

Au lendemain du premier tour des élections municipales, le président de la République a annoncé le report du second tour du scrutin local, qui devait initialement se dérouler ce dimanche 22 mars. Il a indiqué avoir consulté les présidents de l'Assemblée nationale (Richard Ferrand) et du Sénat (Gérard Larcher), ainsi que ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande avant de prendre cette décision, réclamée par toute l'opposition. Le second tour sera reporté «au plus tard à fin juin», a précisé ensuite Christophe Castaner, ajoutant que les «les conseillers municipaux élus dès le premier tour» entreraient en fonction «immédiatement» et que le premier tour du scrutin serait «sanctuarisé». Des propos à l'opposé de ceux de certains experts en droit constitutionnel interrogés avant l'annonce d'Emmanuel Macron, qui expliquaient qu'un report du second tour rendrait le premier caduc et obligerait les électeurs à revoter pour les deux tours.

Toutes les réformes en cours suspendues

«Parce que nous sommes en guerre, toute l'action du gouvernement et du Parlement doit être désormais tournée vers le combat contre l'épidémie», a lancé Emmanuel Macron. Ainsi, il a annoncé que «toutes les réformes en cours seraient suspendues», à commencer par celle des retraites, qui avait provoqué un vaste mouvement social entre décembre et janvier et provoqué le recours à l'article 49.3 par le gouvernement pour faire passer le texte à l'Assemblée nationale début mars. Par ailleurs, toujours sur le plan législatif, le président a annoncé qu'un projet de loi «permettant de répondre à l'urgence» face au coronavirus, et de permettre «si nécessaire de légiférer par ordonnances» sur ce sujet, serait présenté mercredi en Conseil des ministres, puis dès jeudi devant le Parlement.

Les frontières européennes fermées

Après une réunion avec ses homologues européens lundi, Emmanuel Macron a annoncé que les «frontières à l'entrée de l'Union européenne et de l'espace Schengen seront fermées» dès ce mardi midi pour 30 jours. Il a tout de même précisé que «les Français actuellement à l'étranger» pourront rentrer en France.

Des aides aux entreprises

Pour faire face à la paralysie de l'économie liée au coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé des mesures d'aide aux entreprises, afin qu'aucune ne soit «livrée au risque de faillite». Il a ainsi promis une garantie des prêts bancaires accordés aux entreprises à hauteur de 300 milliards d'euros. Pour les petites sociétés, il a annoncé que leurs factures d'eau, de gaz et d'électricité, ainsi que leurs loyers, seraient suspendus. Quant aux entrepreneurs, commerçants et artisans, un «fonds de solidarité» abondé par l'Etat sera créé.

Des moyens supplémentaires pour les soignants

Dans son allocution, Emmanuel Macron a eu un mot pour les personnels soignants, qu'il a vivement remerciés pour leur mobilisation. Il leur a également promis des moyens supplémentaires pour combattre la propagation du coronavirus : dorénavant, les masques de protection seront réservés à l'hôpital et à la médecine de ville et de campagne. Le chef de l'Etat a poursuivi en déclarant que des masques allaient être distribués dès ce mardi aux soignants des 25 départements les plus touchés par le coronavirus, mercredi pour les autres. Par ailleurs, les taxis et les hôtels pourront être mobilisés à leur profit dès ce mardi. Enfin, un hôpital de campagne du service de santé des armées «va être déployé dans les jours à venir en Alsace», pour venir en aide aux hôpitaux de la région Grand Est, débordés par l'épidémie de Covid-19. 

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