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Coronavirus : à quoi va ressembler la mission des forces de l'ordre pendant le confinement ?

Depuis mardi midi, le confinement généralisé des Français est en cours, pour au moins quinze jours. Les forces de l'ordre sont massivement mobilisées pour faire respecter la mesure, et doivent ajuster leur fonctionnement pour remplir au mieux leur mission.

Au total, 100.000 policiers et gendarmes sont déployés afin de contrôler les déplacements, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Des points de contrôle vont être installés sur les axes de circulation, des patrouilles arpenteront les rues et des contrôles inopinés seront effectués, anticipe Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police-CFDT. A chaque fois, l'attestation de déplacement sera demandée.

Si aucune justification valable n'est donnée, une amende de 38 euros sera adressée aux contrevenants. Une somme qui devrait rapidement être portée à 135 euros.

un peu de pédagogie avant la fermeté

Pour autant, il ne s'agira pas, dans un premier temps, de sanctionner à tour de bras. «Il va falloir faire preuve de pédagogie» a ainsi expliqué David Le Bars, secrétaire général des commissaires de la police nationale, sur Europe 1. Le but ? Faire en sorte que les gens comprennent l'importance de ne pas permettre au virus de se propager. Un - court - temps de mise en place, pour que chacun s'imprègne des règles, pourrait donc être accepté par certains agents.

La fermeté sera néanmoins un des aspects fondamental du confinement. Les forces de l'ordre en feront preuve si nécessaire. De très nombreux contrôles vérifiant le respect des fermetures de commerces qui ne sont pas de première nécessité ont déjà été effectués aujourd'hui, a indiqué le préfet police de Paris, Didier Lallement. Des «récalcitrants» toujours ouverts, malgré l'interdiction, ont été repérés, notamment dans le nord de la capitale. Ils ont reçu des contraventions, tandis que des mesures plus contraignantes pour qu'ils baissent le rideau leur ont été dictées, a-t-il affirmé.

deux missions : coronavirus et sécurité des personnes

Cette surveillance du bon respect des mesures de confinement est devenu depuis ce mardi midi la mission première des forces de l'ordre. Cela ne veut pas dire pour autant que les autres tâches seront stoppées nettes. «Les effectifs du ministère de l'Intérieur sont d'environ 250.000 personnes», détaille Denis Jacob. «Il n'y a donc même pas la moitié qui est assignée au confinement. Nos autres missions seront assurées». Un ajustement sera néanmoins effectué, afin de ne garder comme priorité seulement les situations d'urgence : la lutte contre le coronavirus, donc, et la sécurité des personnes.

Policiers et gendarmes seront donc toujours mobilisés contre les actes de violence, la délinquance ou les accidents de la route. Ils seront aussi là pour éviter que les commerces vides soient la cible de vols. La «paperasse», en revanche, est mise de côté le temps nécessaire. Des petits commissariats sont même fermés.

des agents sans protection face à l'épidémie

Si les syndicats des forces de l'ordre sont tous unanimes pour affirmer qu'ils honoreront leur mission de sécurité publique face à l'épidémie, ils sont également tous d'accord pour pointer du doigt le manque de protection auquel ils doivent faire face. «Il manque des masques et des gants, les policiers n'en sont pas systématiquement équipés», dénonce Alternative Police. «Le ministère de l'Intérieur nous a dit que la commande effectuée arriverait au compte-goutte, il y a eu une grave erreur d'anticipation de sa part».

Or, les agents seront au contact direct de la population, face à des personnes possiblement infectées par le virus et contagieuses. «Il nous faut des moyens de protection pour éviter l'hécatombe dans nos rangs», s'indigne Denis Jacob. «Si des dizaines et des dizaines de policiers finissent au tapis, comment est-ce qu'on fera pour continuer la surveillance ?» L'idée d'un droit de retrait pourrait être envisagé.

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