Les médecins s’inquiètent de la baisse des consultations pour d’autres raisons que les symptômes que ceux liés au nouveau coronavirus. Un phénomène qui pourrait causer davantages de cas sanitaires après le confinement.
«On ne sait pas où sont passés nos patients», a soufflé auprès de Franceinfo Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l’Association des médecins-urgentistes de France. Les professionnels de santé ont constaté de fortes baisse de fréquention aux urgences et dans les cabinets de ville.
En période d’épidémie, les éventuels patients craignent de déranger le personnel soignant mais également d’entrer en contact avec la maladie par le biais d’autres personnes.
Des médecins alertent donc sur la nécessité de consulter, même si ce n’est pas en rapport avec le coronavirus. «Beaucoup de pathologies chroniques comme le diabète, les insuffisances cardiaques, coronariennes ou respiratoires peuvent s'aggraver si elles sont mal surveillées», a rappelé à la radio nationale Jacques Battistoni, médecin généraliste.
Une recrudescence de maladies dans les mois à venir ?
L’autorisation accordée aux pharmacies de renouveler certains traitements sans la nécessité d’une nouvelle ordonnance a également une part dans ce phénomène.
Cependant, Chritstophe Prudhomme, porte-parole des Médecins urgentistes de France, a confié craindre, avec la levée du confinement, «de constater une surmortalité des patients n’ayant pas réussi à joindre le Samu ou n’ayant pas osé l’appeler».
Les enfants font aussi partie des craintes. Ils sont confinés avec leurs parents et ces derniers ne les présentent plus aux consultations obligatoires de pédiatrie ou même aux vaccinations obligatoires. Mariam-Natacha Haidara, pédiatre notamment auprès de la Croix-Rouge, s'est inquiétée pour «les mois à venir» d'une «redcrudescence de maladies» comme la rougeole, la coqueluche ou la méningite.
Certains médecins pratiquent la téléconsultation, par téléphone ou par visio, et demandent donc de ne pas repousser les visites ou les traitements.