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Fin du confinement : pour quand et comment ?

Même après le confinement, des mesures d'isolement seront nécessaires pour éviter une deuxième vague de l'épidémie.[Loic VENANCE / AFP]

La France vit sous cloche depuis le mercredi 18 mars. Alors que l’épidémie de coronavirus bat son plein dans les hôpitaux, on sait déjà que le confinement sera prolongé, vraisemblablement au-delà du 10 mai.

Quand ?

Le confinement court à ce jour officiellement jusqu’au 15 avril. Mais Emmanuel Macron veut encore serrer la vis et doit annoncer dans son allocution de ce lundi une prolongation des mesures restrictives.

Concernant les écoles, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait indiqué que le scénario toujours privilégié à ce jour est une réouverture le 4 mai. Un objectif ambitieux, si l’on considère qu’il faudra de toute façon plusieurs semaines, voire des mois, avant de reprendre le cours habituel de la vie. Et tout cela, une fois de plus, en dépendant totalement de l’évolution de l’épidémie.

Comment ?

Interrogé ce mercredi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a donné des pistes, évoquant un déconfinement progressif, «régionalisé». Il est «probable» que le déconfinement en France ne se fasse pas «en une fois, partout et pour tout le monde», a-t-il souligné. 

«Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l'opportunité, la faisabilité d'un déconfinement qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de test, en fonction, qui sait, de classes d'âge», a-t-il également détaillé.

«Au moment de la sortie du confinement, il faudrait qu’il y ait un "testing" assez général de la population», pour passer à une «nouvelle phase» de confinement, a avancé de son côté le professeur Philippe Juvin, chef de service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou (Paris), un peu plus tôt sur CNEWS. Celle-ci ne concernerait que les personnes positives au coronavirus.

Le problème majeur de la sortie du confinement réside en effet dans le fait que se mélangeront d’un coup des personnes potentiellement infectées (qui n’ont pas été dépistées où dont la sensibilité des tests n’aura pas permis de détecter le virus), des personnes l’ayant déjà été (et qui devraient donc être immunisées), et d’autres n’ayant jamais attrapé le coronavirus et qui seront susceptibles d’être contaminées à leur tour.

Pour éviter de voir une deuxième vague de contagion se développer, deux types de dépistage sont envisagés. Les PCR (long coton-tige que l’on enfonce dans le nez), pour les personnes montrant de gros symptômes de la maladie, et les tests de sérologie (prise de sang), qui détectent les anticorps développés par une personne ayant été infectée. Ces derniers, qui ne sont pas encore disponibles, pourraient être utilisés prioritairement sur les soignants et les personnes à risque, avant le reste de la population.

Le but sera évidemment de repérer rapidement et maintenir à l’écart les malades, pour la période où ils sont contagieux. Dans le même temps, le maintien de certaines mesures de «distanciation sociale» sera inévitable.

Quelle vie au lendemain du confinement ?

La sortie du confinement devrait se faire par étapes. Lorsque le nombre d’admissions à l’hôpital cessera d’augmenter sur plusieurs jours, les autorités pourront envisager de lever certaines restrictions, notamment pour enrayer la paralysie économique du pays.

Le professeur Juvin estime pour autant impossible que les écoles, les restaurants, ou les salles de spectacle puissent rouvrir immédiatement après la fin du confinement. «On va vers plusieurs mois de difficultés collectives», résume-t-il.

En Italie, par exemple, les médias annoncent que si le gouvernement entend rouvrir certaines activités une fois l’urgence sanitaire passée, le respect de certaines exigences sera toujours de vigueur : distance d’un mètre entre les clients dans les magasins, tables écartées les unes des autres dans les restaurants, etc. Des scientifiques inciteraient même les autorités à laisser fermés plus longtemps les lieux à forte concentration de monde, comme les bars, les discothèques, ou les restaurants.

S’il n’est pas possible de dire si la France suivra ou non ce modèle pour son «déconfinement», espérer retrouver bientôt une vie et des habitudes pré-coronavirus semble très hypothétique.

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