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Coronavirus : lever le confinement sans stratégie de sortie entraînerait une seconde vague, alerte l’Inserm

Une étude de l'Inserm met en garde contre une levée du confinement sans stratégie.[©Thomas SAMSON / AFP]

Lever le confinement sans mesures strictes de tests et d’isolement serait inefficace et pourrait entraîner une seconde vague de contamination qui submergerait le système de santé, alerte l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans une étude.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique et de Sorbonne Université, ont modélisé l’impact des mesures de confinement en Ile-de-France.

Publiée dans Le Monde ce dimanche, cette étude souligne notamment qu’au 5 avril, la proportion de personnes déjà contaminées se situait «entre 1% et 6%». Or, afin de garantir une immunité collective, il faudrait qu'environ 60% de la population soit atteinte par le Covid-19.

L'étude précise également que le taux de reproduction de base (nombre de personnes contaminées par un malade) est passé de 3 à 0,68 grâce à la réduction des contacts due au confinement. Ce qui signifie que 100 individus infectés ne transmettraient plus le virus qu’à 68 personnes.

la nécessité d'une stratégie de dépistage

Mais lever les restrictions de sortie, en vigueur dans le pays depuis le 17 mars, trop brutalement et sans stratégie engendrerait une seconde vague épidémique, ce qui saturerait les hôpitaux, alertent les chercheurs.

C’est pourquoi ils préconisent un dépistage massif de la population pour rechercher les porteurs du SARS-CoV-2, afin de les placer ensuite en isolement, ainsi que les personnes avec lesquelles ils ont été en contact.

Si 75% des cas sont placés en isolement, cela permettrait notamment d'assouplir les mesures de distanciation sociale. Ces conditions permettraient également d’envisager un retour au travail d'un plus grand nombre de salariés et la reprise progressive des activités non essentielles.

un déconfinement courant mai ou juin

Mais lors de cette phase de déconfinement progressive, qui devrait avoir lieu courant mai ou en juin selon les chercheurs, les écoles resteront dans un premier temps fermées et les personnes âgées devront restées confinées à leur domicile.

Si le confinement est levé début mai, cela réduirait de plus de 80% le nombre de cas lors du pic épidémique et retarderait la seconde vague d’un mois et demi à trois mois. Cependant, précise l’étude, les capacités d'accueil en unité de soins de la région seraient débordées par le nombre d'interventions.

Comme l’explique la directrice de recherche à l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique (Inserm/Sorbonne Université) Vittoria Colizza, le fait d’attendre encore avant de lever le confinement, «a l’avantage de garder un nombre de cas abaissé et allège la charge pour le système hospitalier», et de permettre «une préparation logistique est indispensable en termes humains et organisationnels».

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