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Coronavirus : 9.000 personnes sont mortes à domicile, selon un syndicat de médecins généralistes

Seuls les décès du Covid-19 enregistrés à l'hôpital et ceux recensés en ehpad sont à ce jour comptabilisés. [Photo d'illustration / GEORGES GOBET / AFP].

Dans une étude rendue publique cette semaine, le syndicat de médecins généralistes MG France évalue à 9.000 le nombre de personnes mortes à domicile du Covid-19. Une estimation d'autant plus importante qu'il n'existe pas, à ce jour, de statistiques officielles sur les décès en ville dus à une infection au coronavirus.

S'exprimant dans les colonnes du JDD, ce dimanche 26 avril, le docteur Jacques Battistoni, président de MG France, n'a pas mâché ses mots en déclarant qu'il s'agissait là «d'un chiffre très dérangeant», car il confirme, selon lui, «que la France est l'un des pays les plus touchés.»

Ces 9.000 décès, précise-t-il, ont été recensés entre le 17 mars, soit depuis le début du confinement, et le 19 avril dernier, grâce à un questionnaire envoyé à plus de 2.300 médecins. 

Alors que les chiffres officiels des autorités de santé ne prennent en compte que les décès hospitaliers, ainsi que ceux enregistrés en Ehpad, ceux de son organisation viennent donc jeter un pavé dans la mare en réévaluant le nombre de morts nettement à la hausse.

La veille, samedi 25 avril, la direction générale de la Santé, dans son bulletin quotidien, avait, pour rappel, fait état de 22.614 morts en France depuis le début de l'épidémie, avec 369 nouveaux décès enregistrés en 24 heures, dans les seuls hôpitaux et Ehpad du pays.

1,8 millions de malades traités en ville

En dehors de ces personnes mortes en ville vraisemblablement du Covid-19 (toutes n'ont pu être testées, NDLR) MG France signale également avoir pris en charge 1,8 millions de malades au total en cabinet.

Il s'agit, précise Jacques Battistoni, «de ceux atteints de formes plus légères» du coronavirus. «Mais le tsunami annoncé n'a pas eu lieu en ville : on a plutôt connu une marée moyenne», tient-il à préciser.

Déplorant enfin une communication de crise du gouvernement «maladroite et incohérente», qui selon lui, «a découragé les gens de se rendre chez leur médecin traitant», le médecin syndicaliste estime également à 40 % la baisse de fréquentation de la médecine de ville sur la période.

Les malades chroniques grands perdants du confinement ?

Dans le lot, sans doute «des malades chroniques ou nécessitant une prise en charge urgente».

Dans ce contexte, «on s'apercevra que, durant le confi­nement, certains patients sont morts chez eux, d'une crise cardiaque par exemple, sans avoir pu être soignés», prédit déjà Jacques Battistoni.

Alors que le déconfinement se profile, à partir du 11 mai prochain, il demande désormais à ce que les médecins de ville soient pleinement associés à la stratégie de surveillance de l'épidémie au même titre que les agences régionales de santé et Santé publique France.

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