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Maladie de Kawasaki : ce que l'on sait

Le lien entre Covid-19 et maladie de Kawasaki n'est pas encore prouvé. [Josep LAGO / AFP]

Depuis le 1er mars, environ 230 cas suspects ont été enregistrés en France et au Royaume-Uni, dont 2 décès, d'enfants touchés par des syndromes proches de ceux de la maladie de Kawasaki. Que sait-on de cette pathologie, qui pourrait avoir un lien avec le Covid-19 ?

Contrairement au Covid-19, cette maladie, également appelée «syndrome multi-inflammatoire chez les enfants» (MIS-C), puisqu'elle touche essentiellement les enfants, est mieux connue, car elle a été décrite pour la première fois en 1967.

Malgré tout, les scientifiques ne possédent pas de tests pour la dépister, et se fondent avant tout sur les différents symptômes. 

Ces derniers sont une inflammation des vaisseaux sanguins et des ganglions, une fièvre qui dure plus de cinq jours, des troubles digestifs, des lèvres craquelées ou encore des éruptions cutanées. Sans aucun traitement, les complications de la maladie peuvent entraîner la mort dans 2 ou 3% des cas.

La survenue de la maladie de Kawasaki est souvent secondaire à une infection virale. 

Et alors que les cas ont augmenté partout dans le monde, en pleine pandémie de coronavirus, médecins et scientifiques cherchent à savoir s'il y a un lien entre maladie de Kawasaki et Covid-19. 

Des scientifiques avaient déjà lancé un consortium sur la question le 29 avril. Ce vendredi 15 mai, l'OMS a annoncé étudier ce possible lien. «Des hypothèses initiales indiquent que ce syndrome pourrait être lié au Covid-19», a indiqué le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelant «tous les cliniciens dans le monde à travailler (pour) mieux comprendre ce syndrome chez les enfants».

L'hypothèse d'une connexion entre les deux maladies est appuyée par le fait que les récents cas d'enfants atteints ont bien souvent été testés positifs au Covid-19, avec des tests PCR (pour une infection en cours) et/ou de sérologie (pour une infection passée).

Santé Publique France estimait dans un point publié jeudi 14 mars que les «résultats sont très en faveur d'un lien entre l'infection par le SARS-CoV-2 et cette pathologie». L'agence sanitaire indiquait également que, d'après ses résultats, le syndrome de Kawasaki  survient «dans un délai moyen (...) de quatre semaines après l'infection» par le coronavirus.

Début mai, l'hôpital Necker semblait déjà établir une association Kawasaki-Covid-19, expliquant que les jeunes patients avaient tous été en contact avec le nouveau coronavirus. 

Mais pourquoi cette nouvelle maladie touche-t-elle certains enfants et pas d'autres? La question taraude les chercheurs, alors que l'origine de la maladie de Kawasaki elle-même n'est pas connue (elle pourrait mêler facteurs infectieux, génétiques et immunitaires). L'une des pistes à explorer est génétique. 

En Angleterre, six des huit premiers cas observés étaient des enfants noirs, "d'origine afro-caribéenne", ce qui pourrait suggérer une piste génétique, selon une étude du 7 mai dans The Lancet. L'enfant mort en France, lui, était d'origine africaine, selon son médecin.

Des différences mystérieuses

Le phénomène est d'autant plus mystérieux qu'il existerait des différences entre les symptomes classiques de la maladie de Kawasaki et les cas actuels. Le caractère inflammatoire et les atteintes cardiaques sont «beaucoup plus marqués» dans les cas sans doute liés au Covid-19, selon Santé publique France. En outre, la nouvelle maladie peut toucher des enfants plus âgés, voire des adolescents, alors que Kawasaki frappe essentiellement les moins de 2 ans.

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