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Police : 30 enquêtes judiciaires pour propos racistes en 2019, selon Christophe Castaner

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, devant le Directeur générale de la police nationale, Frédéric Veaux. [Ludovic Marin / POOL / AFP]

En 2019, «une trentaine d'enquêtes judiciaires ont été engagées contre des policiers sur des propos racistes», a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui souhaite désormais qu'une suspension administrative soit engagée systématiquement dans ces cas-là.

«Huit de ces enquêtes judiciaires ont été classées sans suite et 22 ont été transmises à la justice», a-t-il précisé.

La directrice de l'IGPN, Brigitte Jullien, a précisé, lors d'un point presse, que ces «30 enquêtes» - contre «46 en 2018» - concernaient «19 policiers». «Ces policiers sont ou seront sanctionnés ou poursuivis. Trois sont suspendus», a-t-elle ajouté.

Elle a souligné que «la vue que nous avons, nous IGPN, ce n'est qu'une vue partielle. Les services territoriaux traitent de nombreux dossiers, les enquêtes sont rondement menées et les sanctions sont fréquentes», a-t-elle insisté.

Une «omerta», selon Christophe Castaner

Christophe Castaner est revenu, pour le préciser, sur son propos de la veille sur «la suspension en cas de soupçon avéré» de racisme. Actuellement, a-t-il dit, «il faut attendre la fin de la procédure. C'est ce que je veux changer». «Parce qu'on a considéré qu'il y avait assez d’éléments pour transmettre au juge pour poursuivre, je pense qu'il faut une sanction administrative. La sanction administrative de prévention, c'est la suspension», a-t-il détaillé.

«Dans ces 22 cas sur 150.000 policiers et 100.000 gendarmes (...) je veux qu'il y ait maintenant une suspension systématique», a-t-il ajouté estimant que «22 personnes c'est finalement très peu mais ce sont 22 personnes qui tachent l'uniforme de la République».

«Il y a dans cette institution comme dans beaucoup d'institutions, quelques fois une forme d'omerta, une parole qui ne se libère pas et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi l'expression "soupçon avéré"», a-t-il détaillé. «Le soupçon, c'est il y a un doute, il y a une parole qui ne s'est pas libérée, elle doit se libérer. Ensuite, il y a enquête. Si l'enquête détermine qu'il y a des propos ou des comportements racistes, à ce moment-là, ils sont avérés et je veux des sanctions administratives», a-t-il expliqué.

«La moindre alerte, parce que notre institution doit être plus exemplaire que d'autres encore - même si je le réaffirme elle n'est pas raciste (...) - chaque fois qu'on a des soupçons, on fait une enquête et si c'est avéré, on engage une procédure», a-t-il insisté.

Des procédures pour les messages racistes

A Rouen, des policiers mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés sur une messagerie Whatsapp n'ont toujours pas été suspendus. «Ça montre le changement de doctrine que je veux», s'est justifié le ministre de l'Intérieur. «En janvier, nous avons engagé une procédure administrative et ces quatre personnes passeront en conseil de discipline dans quelques jours et seront sanctionnées - je n'en doute pas - et en même temps, il y a une enquête pénale», a-t-il dit.

«Quand j'ai lu le rapport sur Rouen, j'étais profondément choqué, j'ai demandé la procédure administrative et je regrette de ne pas avoir expressément demandé la suspension immédiate», a ajouté Christophe Castaner.

Le ministre a également saisi vendredi le parquet de Paris pour des messages racistes publiés sur Facebook et attribués à des membres des forces de l'ordre, comme l'a révélé le site d'information Streetpress.

«On va laisser l'enquête se dérouler (...) Si ce sont des policiers et gendarmes et que ces propos sont considérés publics, et ça c'est une définition juridique qui appartient au procureur, j'engagerai une procédure administrative de sanction», a annoncé Christophe Castaner.

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