Inquiétude en Meurthe-et-Moselle. Le nombre de contaminations au Covid-19 repart à la hausse dans le département, a alerté le préfet Eric Freysselinard ce mercredi 10 juin. De quoi faire craindre le passage du territoire du vert au orange sur la prochaine carte de France du déconfinement ?
Pour déterminer la couleur des départements, le gouvernement se base désormais sur quatre indicateurs, présentés par le ministre de la Santé Olivier Véran le 28 mai dernier lors de la conférence de presse sur la phase 2 du déconfinement.
Le premier, destiné à mesurer l'activité épidémique, est le taux d'incidence. Il représente le nombre de nouveaux cas de coronavirus pour 100.000 habitants sur une semaine. En Meurthe-et-Moselle, selon l'ARS du Grand Est, il est passé de 7 le 1er juin à près de 21 le 6 juin, date des dernières données disponibles, soit un triplement en l'espace de cinq jours, alors que la moyenne nationale s'établit à 4. Cet indicateur est donc désormais en orange, car il est supérieur au seuil de vigilance, fixé à 10, mais encore loin du seuil d'alerte (50).
Avec la presse pour parler de l' de cas #COVID19 dans le département. La réalisation massive de tests conduit à révéler une augmentation de cas. Le virus circule toujours ! Respectez les #gestesbarrieres et portez le #masque dans les lieux publics. pic.twitter.com/1GiyrQnxui
— Préfet de Meurthe-et-Moselle (@Prefet54) June 10, 2020
Deuxième indicateur, le taux de positivité des tests virologiques, c'est-à-dire la proportion de tests positifs sur le nombre total de tests réalisés sur sept jours. Dans le cas de la Meurthe-et-Moselle, il s'établit à 4,1 %, soit en dessous du seuil de vigilance (5 %) et d'alerte (10 %). En effet, si beaucoup de cas de Covid-19 sont détectés dans le département, c'est aussi parce que beaucoup de tests sont réalisés. «Nous faisons plus de tests qu'ailleurs», a assuré le préfet Eric Freysselinard, citant le bus de dépistage mis en place à Nancy.
Pas de tension dans les hôpitaux
Aucune donnée récente n'est disponible sur le troisième indicateur surveillé par l'Etat, le fameux R0, soit le taux de reproduction du virus, qui représente le nombre de personnes contaminées par chaque malade. Son seuil de vigilance est fixé à 1, et son seuil d'alerte à 1,5.
Enfin, le quatrième indicateur, le taux d'occupation des lits en réanimation, destiné à mesurer la tension hospitalière, est calculé à l'échelle des régions. Pour le Grand Est, ce taux s'élève à environ 20 % (92 patients en réanimation au 10 juin selon les chiffres de Santé publique France, sur une capacité de 471 lits). Un chiffre qui place la région largement en dessous du seuil de vigilance (40 %) et du seuil d'alerte (60 %).
Ainsi, à l'heure actuelle, la Meurthe-et-Moselle, passée du rouge au vert le 2 juin - n'a qu'un seul indicateur sur quatre au-dessus des seuils de vigilance, alors qu'il en faudrait au moins deux sur quatre pour que le département repasse en orange sur la carte de France du coronavirus. Cette dernière doit être actualisée le 22 juin, date du début de la phase 3 du déconfinement.
