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Affrontements à Dijon : ce que l'on sait

Le procureur de Dijon, Eric Mathais, a indiqué dans la journée du 15 juin 2020 que six blessés ont été enregistrés au total dans les trois épisodes successifs. [PHILIPPE DESMAZES / AFP]

Les images des heurts qui sévissent à Dijon depuis le 12 juin font le tour des réseaux sociaux et tournent en boucle sur les chaînes d'info. A leur origine : des affrontements d'une violence inédite entre deux camps.

LA VeNGEANCE COMME MOTIVATION

Lors de ces heurts, qui ont lieu dans le quartier sensible des Grésilles, des membres de la communauté tchétchène se confrontent à des habitants de Dijon. Depuis vendredi 12 juin et pendant trois soirs consécutifs, des Tchétchènes ont mené des expéditions punitives pour venger l'agression d'un des leurs. 

Dans une interview au quotidien local Le Bien Public, un homme se présentant comme un Tchétchène ayant participé à au moins l'une des expéditions a précisé que l'opération visait à venger un «jeune de 16 ans», membre de sa communauté, qui aurait été «agressé» par des dealers.

DES HEURTS TRES VIOLENTS

Les images diffusées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence de ces affrontements. Les hommes souvent cagoulés et équipés de battes de baseball, couteaux, marteaux... et même armés de barres de fer et de poing, dont on ne sait si elles sont factices ou non, tirent en l'air, détruisent des caméras de vidéo-protection, ou encore brûlent des véhicules et des poubelles.

De plus, lundi 15 juin, une équipe de journalistes de France 3 «a été prise à partie et son véhicule caillassé» et un conducteur «a été agressé et son véhicule projeté contre une barricade enflammée», selon la préfecture. Cependant, cette quatrième nuit consécutive d'émeute n'aurait cette fois-ci pas impliqué de Tchétchènes. Elle serait uniquement le fruit de Dijonnais voulant défendre leur quartier.

DU RENFORT ET UNE ENQUETE OUVERTE

Le maire socialiste sortant de Dijon, François Rebsamen, a dénoncé le 15 juin, le manque de moyens policiers au cours du week-end. Le jour même, le socialiste a obtenu l'envoi d'un renfort de 110 gendarmes mobiles. Dans la soirée, 60 d'entre eux, une quarantaine de CRS et des renforts de la brigade anticriminalité (BAC) ainsi que du RAID, sont intervenus afin de mettre fin aux troubles. Quatre personnes ont été interpellées lundi 15 juin selon la préfecture.

«Les infractions seront sanctionnées à partir d'enquête», a ajouté le préfet. En effet, une enquête a été ouverte, en particulier pour tentative de meurtre en bande organisée, dégradations, incitation à la violence», en cosaisine entre la police judiciaire et la sécurité publique, selon le procureur de Dijon, Eric Mathais. Le ministère de l'Intérieur Christophe Castaner a quant à lui promis une «réponse ferme».

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