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Mon enfant est-il obligé de retourner à l’école ce 22 juin ?

Dès le 22 juin, la présence à l'école sera de nouveau obligatoire. Dès le 22 juin, la présence à l'école sera de nouveau obligatoire. [XAVIER LEOTY / AFP]

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé, dimanche 13 juin, que «dès demain (lundi 14 juin, ndlr) les crèches, écoles et collèges se prépareront à accueillir à partir de ce 22 juin tous les élèves de manière obligatoire selon les règles de présence normale». Les lycéens, en revanche, se sont pas concernés par cette obligation.

Si on s'en tient aux propos tenus par le président de la République, le retour à l'école est donc obligatoire pour tous les écoliers et les collègiens à partir du 22 juin. Mais ce n'est pas si simple.

Premièrement, et même si cela peut paraître évident, cela ne concerne pas les enfants malades. «Les parents d'élèves s'engagent à ne pas mettre leurs enfants à l'école, au collège ou au lycée en cas de fièvre (38°C ou plus) ou en cas d'apparition de symptômes évoquant la Covid-19 chez l'élève ou dans sa famille», précise le protocole sanitaire provisoire transmis aux chefs d'établissements, publié par Marianne, et qui doit donner les règles qui s'appliqueront dans les écoles et collèges. A noter que ce protocole, pas définitif, doit encore être validé et pourrait changer. Mais ce principe simple de précaution devrait évidemment perdurer. 

Deuxièmement, que pourrait-il se passer si mon enfant n'est pas présent à le 22 juin ? Dès l'instant où l'école redevient obligatoire, sont notées les absences des élèves dans un cahier. Si celles-ci se multiplient, elles seront être signalées comme avant, et un justificatif, à minima oral, devra être fourni. «Nous n'avons pas d'indications écrites de la part du ministère pour nous enjoindre à faire preuve de souplesse», glisse-t-on dans deux syndicats de professeurs.

Troisièmement, la question qui risque de se poser n'est pas «mon enfant est-il obligé de retourner à l'école ?» mais «mon enfant va-t-il pouvoir être accueilli à l'école ?». En effet, le personnel éducatif craint de manquer de place. 

Un mètre de distance qui pose probléme

Même si le protocole a été allégé, les élèves et le personnel éducatif vont devoir respecter une distance d'un mètre (au lieu de 4 auparavant) entre eux dans les espaces clos, dont la salle de classe, comme l'a annoncé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education. Attention, ces dispositions ne devraient pas concerner les élèves des écoles maternelles car les règles de distanciation sociale ne devraient plus être obligatoires pour les tout petits.

Mais, dans certaines classes, comme le montre ce reportage de France 2, il est impossible de faire respecter cette règle dans des conditions normales d'utilisation en primaire et au collège. Pour remédier à ce problème, selon le nouveau protocole sanitaire (qui reste à être validé), le ministère propose deux solutions : utiliser les salles informatiques et celles du Centre de documentation et d'information (CDI) ou faire classe à «l'air libre» pour faciliter l'aération.

Cette dernière possibilité «peut être facile à mettre en place dans des écoles rurales, moins dans les zones urbaines», estime Alexis Torchet, secrétaire général du syndicat Sgen-CFDT (syndicat de l'éducation nationale). «Le problème c'est que ce n'est pas dans les pratiques professionnelles françaises à contrario d'un certain nombre de pays comme le Danemark. Ca va être difficile de l'improviser même si, à mon avis, là où c'est possible, on a pas attendu le protocole pour le faire.»

Les chefs d'établissements vont devoir déployer des trésors d'imagination pour trouver les mètres carrés nécessaires. 

Mais, il se peut même que ce ne soit pas suffisant comme le pensent les syndicats, qui alertent déjà le fait que potentiellement, certains élèves ne pourront pas être accueillis, faute de place. «Cela va évidemment créer des mécontentements. Le président n’a pas eu de précaution oratoire en laissant entendre que tout le monde pourra être accueilli, or en l’état actuel des restrictions, on ne pourra pas le faire», estime Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-Fsu (Syndicat national des instituteurs, professeurs des écoles).

Une inquiétude partagée par l'Association des Petites Villes de France. Le respect du protocole sanitaire «ne permet pas à la plupart des maires de petites villes d’accueillir l’ensemble des écoliers», indique-t-elle dans un communiqué en demandant que les règles sanitaires soient encore plus assouplies. 

Pour Alexis Torchet, les déclarations du chef de l'Etat dimanche, «c'est plus un signal qu'envoie le président qu'autre chose». Il fait l'hypothèse que «tous les élèves ne reviendront pas». «En temps normal, fin juin, les collégiens reviennent déjà beaucoup moins».

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