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Ile-de-France : La qualité de l'air s'améliore, mais pas encore assez

[Thomas COEX / AFP]

La pollution a légèrement diminué l'an dernier dans l'agglomération parisienne, mais les niveaux restent encore préoccupants, selon le bilan annuel présenté ce mardi 15 septembre par Airparif, l'organisme de surveillance francilien.

«Globalement, la qualité de l'air dans la région s'améliore, grâce aux règlementations européennes, françaises, métropolitaines et parisiennes», pointe Karine Léger, la directrice générale d'Airparif. L'amélioration est notable pour les particules fines (PM 2,5) et le dioxyde d'azote (NO2), comme le montre ce schéma :

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Plus largement, depuis 2009, la concentration en particules fines a diminué de - 30 à - 45 %, et pour le dioxyde d'azote - 25 et - 30 %. Pour autant, ces polluants font partie des cinq qui excèdent encore les recommandations de l'OMS, d'après les analyses d'Airparif.

Pire, la concentration en ozone (O3) a même tendance à augmenter. Un phénomène commun « à tout l'hémisphère nord, causé par la persistance des gaz à l'origine de ce polluant. Le réchauffement climatique a aussi un rôle, car il cause davantage de vagues de chaleur et donc d'épisodes de pollution », explique Karine Léger. Chaque année depuis 2017, entre 6 et 11 pics de pollution liés à l'ozone sont recensés, contre 0 à 3 il y a une décennie.

Moins de pollution pendant le confinement

L'impact des nouvelles règlementations, bien que concret, est donc encore «insatisfaisant», selon la responsable d'Airparif. D'où le contentieux en cours avec l'Union Européenne sur le sujet ainsi que la condamnation inédite du gouvernement par le conseil d'Etat.

Un constat renforcé par l'effet positif du confinement sur la pollution francilienne : le dioxyde d'azote, produit en grande partie par le trafic automobile, avait alors diminué de de - 20 % à - 35 % selon les semaines. Une baisse qui a même atteint - 50 % le long des axes routiers, d'après les mesures d'Airparif.

«C'est tout l'enjeu du 'monde d'après' : comment concilie-t-on bonne qualité de l'air et relance de l'économique ?», interroge Karine Léger. Car les changements de comportements causés par le coronavirus auront des effets sur la pollution. «Retour à la quasi-normale du trafic automobile, télétravail, développement des pistes cyclables... Certaines tendances vont avoir une influence positive, mais la vigilance reste de mise. Le numérique peut par exemple avoir un impact environnemental non-négligeable», anticipe la directrice générale d'Airparif.

La pollution est responsable d'un mort sur huit en Europe, selon une récente publication de l'Agence européenne de l’environnement. Soit 630.000 décès prématurés causés par un environnement pollué en 2012. Des études ont également mis en avant l'incidence de la pollution sur la mortalité liée au Covid.

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