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Coronavirus : les salles de sport mobilisées contre la fermeture

Depuis la fin du confinement, un protocole sanitaire strict a été appliqué dans les clubs, comme ici à Artigues-près-Bordeaux. [© MEHDI FEDOUACH/AFP]

Dans les zones d’alerte «maximale» ou «renforcée», les salles de sport ont été obligées de fermer leurs portes après les annonces du ministre de la Santé, Olivier Véran. Une mesure pour lutter contre la propagation du virus qui suscite la colère des gérants des établissements. L'heure de la riposte a sonné.

Les clubs de sport et de remise en forme comptent beaucoup sur les mois de septembre et d’octobre pour renouveler les abonnements et/ou attirer de nouveaux adhérents. Après une perte considérable à cause des grèves et du confinement, cette nouvelle fermeture d’une durée de quinze jours - au minimum - est un nouveau coup dur pour les acteurs du secteur, lesquels sont cependant bien décidés à se battre et à prouver que leurs établissements restent des «lieux sains». Selon Virgile Caillet, délégué général de L’Union sport et cycles, interrogé sur RTL, seulement «207 cas de Covid-19 auraient été recensés sur près de 27 millions de passages depuis le 1er août». Un taux de contamination qui ne justifie donc pas, pour la plupart des professionnels, une nouvelle sanction.

Révoltées par ces récentes décisions qu’ils qualifient de «disproportionnées», plusieurs entreprises ont décidé de passer à l’offensive ce lundi, et de déposer des référés devant la justice administrative en guise de protestation. «Tous les clients ont remarqué les investissements faits par leurs clubs pour imposer des règles de désinfection renforcées, le port du masque obligatoire lors de la circulation en club, des créneaux de réservations pour limiter le nombre de participants aux cours collectifs... Comment expliquer que ces mesures d’abord validées par le gouvernement, ne semblent plus efficaces aujourd’hui aux yeux des autorités ? (…) Pas de réabonnement, plus de trésorerie pour les entreprises, c’est catastrophique, pour l’ensemble de la profession engendrant déjà d’importantes pertes financières qui ne permettent pas de couvrir les charges et les salaires», explique Thierry Marquer, PDG du groupe L’Orange Bleue, dans un communiqué.

Une décision perçue comme «une injustice»

Fondateurs et directeurs des clubs de sport premium L’Usine - qui comptent trois centres à Paris -, Patrick Rizzo et Patrick Joly ont pris les devants dès ce week-end en déposant un recours devant le tribunal administratif de Paris. «Nous avons respecté à la lettre les mesures gouvernementales, nous avons massivement investi dans nos clubs en mettant par exemple des parois en plexiglas entre toutes nos machines cardio, (…) en contrôlant en permanence le nombre d’adhérents pour respecter la règle fixée à L’Usine d'un adhérent pour 10m2... et tout ça pour rien !», s'insurgent-ils. Pour eux, cette fermeture qui est «un véritable cauchemar, un massacre économique», est «injuste». «On peut aller au restaurant entre amis, fréquenter les bars sans traçage et distanciation sociale, mais il n’est pas possible d'aller faire du sport dans son club où tout est sous contrôle», ajoutent les deux PDG.

Regrettant «une non-écoute des autorités», le groupe Le Five (réseau de salles de foot à 5 dans l'Hexagone, passe lui aussi à l'attaque et a décidé, à partir de ce mercredi 30 septembre, d'ouvrir gratuitement ses centres aux enfants des associations et des centres de loisirs dans les zones à alerte renforcée.«Plutôt que d'attendre passivement la catastrophe économique, Le Five se mobilise avec ses moyens», expliquent les dirigeants dans un communiqué. 

Au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, la ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu a tenté lundi matin de rassurer la profession, expliquant que le manque à gagner généré par la fermeture des salles serait «totalement compensé». «Il y aura jusqu'à 10.000 euros d'aides pour ce mois-ci par propriétaire de salles de sport et une exonération des charges», a-t-elle précisé. Reste à savoir si ces déclarations calmeront la colère des patrons de salles.

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