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Violence anti-police : réaction attendue du gouvernement

Les agents n’en peuvent plus de la «haine anti-flics» et attendent que le gouvernement agisse pour les aider dans leur mission. Les agents n’en peuvent plus de la «haine anti-flics» et attendent que le gouvernement agisse pour les aider dans leur mission. [©Damien MEYER / AFP]

Des tirs de mortier d’artifice contre un commissariat, des voyous qui désarment deux policiers et les blessent grièvement par balles… Après les affaires de Champigny-Sur-Marne et d’Herblay, les agents n’en peuvent plus de la «haine anti-flics». Conscient du problème, l’État s’est donc empressé de réagir en envoyant des poids-lourds sur le terrain.

Les syndicats se sont ainsi entretenus ce mardi avec Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Jeudi, c’est carrément Emmanuel Macron qui se déplacera pour les rencontrer et les assurer de sa détermination.

Des missions à risque

Pour afficher sa volonté d’agir, Gérald Darmanin avait déjà indiqué dimanche vouloir interdire la vente des mortiers d’artifice au grand public, en les considérant comme «armes par destination». Ce mardi, le locataire de la place Beauvau a annoncé une augmentation «historique» du budget de la police de 325 millions d’euros. Cette somme servira entre autres à renouveler un quart des véhicules des agents, ainsi qu’à acquérir du matériel et des équipements plus performants. Ciblés, les policiers déplorent en effet qu’ils soient parfois moins bien armés que les délinquants (comme l’avaient montré des images lors des affrontements à Dijon, en juin).

Une augmentation des moyens qui va s’accompagner d’une hausse des effectifs de 1.500 policiers l’an prochain. Les 22.000 «nuiteux», qui interviennent, comme leur nom l’indique, de nuit et dans les conditions parfois compliquées, ont bénéficié hier d’un geste «inédit» de la part du gouvernement. La prime dédiée de 10 millions d'euros annoncée par Emmanuel Macron en juillet dernier va passer à 15 millions d'euros.

La lutte contre l'impunité

Soulevée par les syndicats, une autre problématique embarrasse le gouvernement et trouve souvent écho dans l’opinion publique : l’impunité des délinquants. «Il y (en) a pour qui une interpellation n'est plus du tout une punition, cela les fait rigoler», a affirmé sur la chaîne CNEWS David Le Bars, du syndicat des commissaires de police.

Une absence de crainte qui se retrouve fatalement dans les actes de violences et de défiances quotidiens contre les forces de l’ordre (agressions, insultes, menaces…). Une réponse judiciaire forte est désormais attendue, avec des sanctions pénales à la hauteur des faits. Preuve de l’aspect délicat et stratégique de la question, c’est donc le chef de l’Etat lui-même qui prend le dossier en main et se chargera des annonces sur ce point, demain.

Un sujet extrêmement politique

Le dossier revêt, il est vrai, une importance politique non négligeable. Largement critiqués pour leur faible incarnation de l’autorité, Emmanuel Macron et son camp ne veulent pas se laisser déborder sur leur droite par Les Républicains et le RN, deux partis beaucoup plus à l’aise sur la question. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir, en pointant, à nouveau, les «zones de non droit» que sont devenus certains quartiers.

«L’Etat doit créer un régime juridique d’exception pour ces quartiers devenus incontrôlables», a estimé Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR. Jordan Bardella, du RN, a quant à lui appelé à «remettre la France dans l’ordre», tandis que Marine Le Pen a demandé à «donner des consignes aux procureurs pour poursuivre systématiquement» les délinquants. A un an et demi des élections présidentielles, la défense des policiers devient déjà un sujet brûlant.

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