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RATP : appel à la grève dans les transports franciliens pour la journée du jeudi 17 décembre

[© Ludovic Marin / AFP]

Plusieurs syndicats de la RATP ont lancé un appel à la grève pour la journée du jeudi 17 décembre. Unis, ils entendent faire part de leur inquiétude au sujet de la mise en concurrence des transports à Paris et en petite couronne.

«Non au démantèlement de la RATP [...] Tous en grève pour nos emplois et pour le service public», peut-on lire sur le communiqué du syndicat Solidaires, qui est également accompagné dans cette lutte par 4 autres syndicats de la RATP (CGT, UNSA, SAT et SUD). Ils appellent ainsi «l'ensemble du personnel de l'entreprise à se mobiliser massivement».

La crainte de conditions de travail détériorées 

Via cette journée de mobilisation, ils souhaitent «illustrer leur mécontentement et l'inquiétude qui anime chaque agent de la RATP sur les conséquences de la mise en concurrence». Les différents syndicats dénoncent en effet le risque que leurs conditions de travail – aujourd'hui définies dans un Cadre Social Territorial (CST) – se détériorent à l'issue de cette mise en concurrence.

«Suppressions des jours de congés, transfert des agents, hausse du temps de travail, abandon des derniers dispositifs statutaires favorables, voilà ce qui nous attend si nous laissons faire», craignent les syndicats, qui assurent que le nouveau CST préparé par le gouvernement pour cette ouverture à la concurrence ne répond pas à leurs attentes.

Entérinée en 2009, l'ouverture à la concurrence des marchés des bus, métros et RER du réseau RATP – disséminés à Paris et en petite couronne – pourrait signifier le changement du statut et du régime social de ses salariés. En gros, si la RATP perd un appel d'offre, ses agents seront alors transférés à l'entreprise privée victorieuse.

Et cette mise en concurrence pourrait être effective dans quatre ans, à commencer par le réseau autobus. Dès le 1er janvier 2025, les 15.000 à 18.000 agents opèrant sur le réseau de surface de la régie seront donc les premiers concernés. Mais cette menace peserait «à court terme pour l'ensemble des catégories de l'entreprise», craignent les syndicats.

Une  journée de grève déjà reportée

Une première journée de mobilisation, prévue le jeudi 19 novembre en plein confinement, avait été reportée : «les agents assument leurs responsabilités» dans «cette crise sanitaire» avaient-ils fait savoir. Les discussions avec le gouvernement à ce sujet, et notamment avec Elisabeth Borne, ministre du Travail et ancienne patronne de la RATP (2015 à 2017), n'ont pas cessé pour autant.

Si pour l'instant, seule la journée du jeudi 17 décembre est concernée par cette mobilisation sociale, les syndicats n'excluent pas la possibilité de la reconduire sur plusieurs jours, prenant même pour exemple la «grève historique de l'hiver 2019/2020».

A l'époque mobilisés contre la réforme des retraites, les agents étaient restés en grève pendant de longues semaines, jusqu'à bouleverser le bon fonctionnement des transports en commun dans la région francilienne. La mobilisation avait durer jusqu'à la fin du mois de janvier.

A noter enfin que tous les syndicats ne prendront pas part à cette mobilisation, ce qui laisse supposer que les perturbations du trafic ne seront pas trop importantes. C'est notamment le cas de la CFE-CGC, qui – même si elle «maintient son opposition à l'ouverture à la concurrence sur les réseaux de transports en commun urbains en Ile-de-France» – a décidé de «ne pas se joindre au mouvement [...] privilégiant d'autres moyens d'action».

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