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Avoir 20 ans en 2020 : «On ne peut pas en vouloir aux générations précédentes»

Manon est actuellement en Erasmus aux Iles Canaries. [@Manon]

«C’est dur d’avoir 20 ans en 2020». Le 14 octobre dernier, lors de son allocution télévisée pour annoncer la mise en place d’un couvre-feu, Emmanuel Macron a eu une pensée particulière pour les jeunes français dont la vie sociale, professionnelle ou étudiante a été perturbée par la crise sanitaire.

Le président français a souligné le malaise ressenti par cette frange de la population qui, «honnêtement, vi(t) un sacrifice terrible : des examens annulés, de l'angoisse pour les formations, pour trouver le premier job».

CNEWS a donc donné la parole aux concernés sur le thème : avoir 20 ans en 2020. Ils ont partagé leurs préoccupations, leurs doutes mais aussi leurs espoirs concernant l’avenir.

Aujourd’hui, Manon, originaire de l’Orne et étudiante en troisième année de licence d’Anglais, s’est confiée depuis les Iles Canaries, où elle effectue son année Erasmus.

Son année 2020

«Comme tout le monde, le confinement a été le point négatif de mon année, a confié la jeune femme qui a opté pour une licence d’anglais après sa prépa littéraire. Ça a été le plus compliqué à gérer». La crise sanitaire a «arrêté (s)on année scolaire» au moment de réviser pour les concours.

Manon avait effectué une demande pour partir en voyage d’étude pendant un an. «J’aime voyager, découvrir, apprendre… je m’intéresse à tout». C’est un peu par hasard qu’elle s’est retrouvée dans les Iles Canaries, elle qui étudie l’anglais. «J’avais candidaté pour des pays anglophones, en accord avec ma licence, mais avec le Brexit il y avait peu de places. Ils m’ont inscrit par erreur mais je n’ai pas retiré ma candidature car je me suis dit qu’au final c’était peut-être le destin». Elle s’est donc retrouvée à San Cristobal de la Laguna.

Cours à distance

La situation sanitaire et les règles de distanciations font que les cours se déroulent en visioconférence. «C’est beaucoup plus dur à suivre en ligne», a-t-elle confié. «Dans la vie quotidienne, se préparer pour aller en cours rythme la journée alors que là je pense qu’on est tous en pyjama devant nos ordinateurs. Ce n’est pas une vie super active. Ça ne nous pousse pas trop».

Le fait de ne pas pouvoir rencontrer d’autres étudiants est également un frein pour elle, «même pour apprendre l’espagnol». «Je le comprends car je connais l’Italien mais ça aurait été mieux d’avoir des cours en présentiel pour se faire des amis à la fac mais là ce n’est pas possible, regrette-t-elle. La Covid ça complique grandement les choses pour apprendre une langue dans le pays même, ce n’est pas pratique, mais après je suis quand même mieux qu’en France. Ici, il n’y pas beaucoup de cas donc pas de confinement».

Ses engagements

Engagée, Manon se décrit comme féministe car «touchée» par le sujet mais se dit aussi «sensible à la cause LGBT» car ça lui fait «mal de voir des gens ciblés pour leur orientation sexuelle». De manière générale, elle est contre «les inégalités».

La jeune femme remarque «les détails (de notre société) qui sont fondés sur une inégalité et je discute aux personnes pour le faire remarquer car je n’ai pas peur d’en parler». Elle aussi engagée sur la question réchauffement climatique et a participé à des manifestations organisées à Caen l’an dernier.

L’avenir

«Je suis plutôt positive dans l’avancée que l’on va avoir dans notre société», a assuré Manon. Si elle s’inquiète de ce qu’elle voit sur les réseaux sociaux, la jeune femme salue leur utilisation pour dénoncer. «On a l’impression que la situation est plus mauvaise mais c’est comme les violences policières, beaucoup ont l’impression que c’est tout nouveau mais en fait on en parle que maintenant».

Ces réseaux qui permettent d’avoir «moins de mal à dénoncer les choses aujourd’hui». Concernant son futur professionnel, l’étudiante n’est pas plus inquiète que de raison. «Je voudrais être professeure d’anglais et je ne sais pas si le métier est touché par le chômage, je ne me rends pas trop compte… mais personnellement ça ne m’inquiète pas».

Faut-il en vouloir aux générations précédentes pour les conflits actuels ? «On ne peut pas leur en vouloir car à leur époque on aurait été pareils, a avancé Manon. Les réseaux sociaux aident beaucoup à démontrer les problèmes. C’est un bel outil vis-à-vis de ça. Il y a des gens qui veulent perpétuer le sexisme ou le racisme, donc on peut en vouloir à ceux-là». Pour elle, «ça ne ferait pas avancer les choses de leur en vouloir».

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