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Vaccination : pourquoi deux doses sont-elles nécessaires ?

En réponse au Royaume-Uni qui a décidé d’allonger le temps d’administration entre les deux doses de leur vaccin, les laboratoires BioNTech ont déclaré mardi que cette mesure ne garantissait pas une protection maximale contre le virus.

Selon le Docteur Aurélie Wiedemann, immunologiste à l’institut de Recherche Vaccinale à Créteil interrogée par Marie-Claire, «les études préliminaires ont permis de montrer qu’une dose de vaccin n’induisait pas une réponse immunitaire suffisante et que la deuxième injection (que l'on appelle le boost) est nécessaire pour induire une réponse de qualité et une protection».

Les essais cliniques publiés le 10 décembre ont révélé que le vaccin de Pfizer-BioNTech était efficace à 95% contre le coronavirus si la deuxième dose était administrée 21 jours après la première. Ce chiffre tombe à 52% avec seulement la première dose.

Le constat est différent avec le vaccin du laboratoire Moderna, le deuxième autorisé aux États-Unis. D’après une tribune publiée dans le New York Times, son efficacité serait de 92% dès la première dose, pour une augmentation de deux points après la deuxième. Le troisième vaccin entré sur le marché, celui de la firme anglo-suédoise AstraZeneca, conserverait quant à lui une efficacité proche de 70 % pendant douze semaines.

Pour Jean-Daniel Lelièvre, chef du département d’immunologie clinique et de maladies infectieuses à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil contacté par Le Monde, «la production d’anticorps neutralisant n’apparaît qu’avec la deuxième injection».

«Retarder la deuxième dose dans des circonstances exceptionnelles»

Un avis à contrepied de plusieurs pays qui ont envisagé ou appliqué cette stratégie afin de vacciner un maximum de personnes et tenter d’enrayer la progression du coronavirus.

«L'efficacité et la sécurité du vaccin n'ont pas été évaluées pour d'autres calendriers de dosage» que les deux injections espacées de 21 jours appliquées lors de l'essai clinique, a répliqué l'entreprise allemande BioNTech, qui a développé avec le laboratoire américain Pfizer le premier vaccin autorisé aux États-Unis et dans l'UE.

Face aux stocks limités de ce produit, le Danemark a annoncé lundi espacer jusqu'à six semaines les deux doses; le Royaume-Uni, qui a autorisé le vaccin avant l'UE, début décembre, laisse s'écouler jusqu'à 12 semaines entre les deux injections. En Allemagne, le ministère de la Santé a demandé aux autorités sanitaires d'évaluer les options pour rallonger le délai.

De son côté, le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) sur la vaccination de l'OMS «recommande l'administration de deux doses de ce vaccin dans un délai de 21 à 28 jours», a déclaré lors d'une conférence de presse son président, Alejandro Cravioto.

Mais il a indiqué qu'il était possible de retarder l'administration de la deuxième injection de quelques semaines «dans des circonstances exceptionnelles de contextes épidémiologiques et de contraintes d'approvisionnement». Cela pour permettre «de maximiser le nombre de personnes bénéficiant d'une première dose», a-t-il expliqué.

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