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Charte de l'islam : droit de renoncer à sa religion, égalité hommes-femmes, rejet de pratiques… A quoi va-t-elle ressembler ?

Une charte des principes de l’islam va bientôt voir le jour, afin de restructurer cette religion en France. Après quelques retouches, le texte a finalement fait consensus entre le gouvernement et la direction du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Emmanuel Macron et Gérald Darmanin se sont personnellement investis pour défendre le texte, qui a divisé les différents courants présents au sein du CFCM. Il doit désormais être validé par ses fédérations, avant de pouvoir enclencher une seconde étape, avec la création d’un Conseil national des imams. Cette structure aura pour mission de «labelliser» ces responsables religieux exerçant en France et de les empêcher de prêcher s’ils ne respectent pas la charte.

Le droit de renoncer à l’islam

La charte, dont le JDD dévoile des extraits, établit que «les signataires s’engagent à ne pas criminaliser un renoncement à l’islam, ni à le qualifier de ridda [apostasie], encore moins de stigmatiser ou d’appeler à attenter à l’intégrité physique ou morale de celles ou de ceux qui renoncent à une religion».

Un imam aura donc l’interdiction de jeter l’anathème contre une personne née dans une famille musulmane et décidant de changer de religion ou d’affirmer son athéisme. Une sanction pouvant faire planer de graves risques pour cette personne, allant même jusqu’à menacer sa vie.

La charte s’inscrit ainsi dans la défense de la «liberté de conscience de de religion».

L’égalité hommes-femmes

Le texte rappelle également le principe intangible de l’égalité entre les hommes et les femmes. Il précise que «certaines pratiques culturelles ne relèvent pas de l’islam». Les certificats de virginité, les mariages forcés ou encore l’excision sont particulièrement ciblés.

L’islamisme rejeté

La charte pose le refus de l’islamisme, décrit comme étant «l’islam politique». Elle désigne ses courants idéologiques, «appelés communément salafisme (wahabisme), le tabligh (mouvement de prédication, ndlr) ainsi que ceux liés à la pensée des Frères musulmans et des courants nationalistes qui s’y rattachent». Deux fédérations du CFCM sont directement visés par cette définition : Foi et Pratique (tabligh) et Musulmans de France, ex-UOIF (Frères musulmans).

Il est indiqué que les lieux de culte, comme les mosquées, «ne sont pas érigés pour la diffusion de discours nationalistes défendant des régimes étrangers». Ici, ce sont les mouvements turcs de l’AKP et du Mili Görus qui sont pointés (ils sont accusés de chercher, sur demande du président turc Recep Tayyip Erdogan, à influencer l’islam de France).

Cette partie de la charte avait suscité la colère de la mouvance islamiste du CFCM, qui souhaitait la supprimer.

Le racisme d’Etat, une propagande

Autre symbole fort, le texte affirme l’idée que d’accuser la France d’être un pays raciste n’est qu’une propagande idéologique. «Les dénonciations d’un prétendu racisme d’Etat, comme toutes les postures victimaires, relèvent de la diffamation», avance-t-il. «Elles nourrissent et exacerbent à la fois la haine antimusulmane et la haine de la France».

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