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Coronavirus : porter deux masques chirurgicaux peut-il remplacer un FFP2 ?

Le président américain Joe Biden porte deux masques l'un sur l'autre. Le président américain Joe Biden porte deux masques l'un sur l'autre. [DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

A cause du variant Omicron, les Grecs sont obligés de porter un masque FFP2 dans les lieux publics. S'ils n'en possèdent pas, le gouvernement autorise la superposition de deux masques chirurgicaux. Mais cette technique est-elle vraiment efficace ?

Peu d'études ont été réalisées sur le sujet, mais toutes avancent l'idée que deux masques valent mieux qu'un. D'après les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), les masques chirurgicaux non noués, et les masques en tisssu ne bloquent que 42 et 44,3% des aérosols dispersés par une toux. Avec un double masque, la protection s'élèverait à 92,5%, un pourcentage similaire à celui atteint avec un masque FFP2 ou «bec de canard» (94%).

Même conclusion pour les chercheuses américaines Lindsey Marr et Monica Ghandi. D'après une note publiée l'an dernier dans la revue scientifique Cell, «pour une protection maximale, le public peut poser un masque en tissu bien serré sur un masque chirurgical, où le masque chirurgical agit comme un filtre, et le masque en tissu fournit une couche supplémentaire de filtration tout en améliorant l’ajustement». 

La France sceptique 

La superposition des masques est devenue populaire. Elle a même été adoptée par le président américain Joe Biden, mais les spécialistes français ne semblent pas convaincus. «Porter deux masques couche sur couche peut améliorer la filtration», admet l'Afnor, association française de normalisation. «En revanche, cela pose un problème de respirabilité, rendant difficile de supporter le masque lors d'une discussion, d'une marche plus ou moins rapide par exemple.» Les personnes utilisant cette technique pourraient donc être plus facilement tentées de retirer leurs masques, ce qui nuit évidemment à la lutte contre la propagation du virus. 

Cet avis est partagé par Didier Lepelletier, coprésident du groupe permanent Covid-19 du Haut Conseil de la santé publique. «Un article de 2005 dit qu’il ne faut pas superposer les masques», a-t-il rappelé au Parisien. «La recommandation est de porter un masque de catégorie 1, validé et conforme.»

Dernier argument : une mesure semblable à celle appliquée en Grèce risquerait de décourager les personnes déjà agacées par le port du masque. «Quand on voit qu'aujourd'hui, beaucoup ont du mal à porter un seul masque, je me demande comment on va pouvoir porter deux masques», a notamment estimé Fabien Squinazi, membre du Haut conseil de la Santé publique (HCSP). Mieux vaudrait donc se contenter d'un masque, porté correctement... ou d'un FFP2 directement. 

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