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Reconfinement : quels sont les scénarios envisagés ?

Face à l'émergence de nouveaux variants du coronavirus, et à mesure que la souche britannique se propage, l'hypothèse d'un reconfinement en France semblait se faire de plus en plus insistante ces derniers jours, avant d'apparaître finalement assez floue. Alors qu'un Conseil de défense sanitaire était prévu ce mardi, avant un autre ce mercredi, quels sont les différents scénarios étudiés à ce jour ?

Le gouvernement marche sur des oeufs. Pris en étau entre un Conseil scientifique pour lequel il y avait récemment encore une certaine «urgence» à aller vers un reconfinement, et une opinion publique moralement à bout, sa marge de manoeuvre est très fragile.

«Tous les scénarios sont sur la table» mais «aucune décision n'a été prise», se bornait quoi qu'il en soit à dire, dimanche 24 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran après les affirmations du Journal du dimanche, évoquant un troisième reconfinement «imminent».

Une position qui n'avait pas varié le lendemain, dans l'attente d'une possible allocution imminente d'Emmanuel Macron, avant que l'Elysée ne fasse finalement marche arrière ce mardi, retardant d'autant la prise de parole présidentielle.

Dans cette attente, plusieurs scénarios continuaient d'être étudiés par l'exécutif. Autant de plans qui, par définition sont imparfaits car ne pouvant contenter tout le monde, mais devant chacun répondre au même objectif : tenter de contenir autant que faire se peut une épidémie décidément obstinée, avec un virus qualifié de «diabolique» par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, car mutant de façon inquiétante.

Un couvre-feu prolongé 

Du changement dans la continuité. Premier scénario envisagé par l'exécutif, Emmanuel Macron pourrait décider de prolonger le couvre-feu, actuellement à effet à 18h sur tout le territoire national.

Une décision qui, vraisemblablement, ne pourrait être actée que si le couvre-feu est justement jugé suffisamment efficace. Pour en décider, l'exécutif, qui jusqu'ici souhaite éviter un nouveau reconfinement, devra notamment se baser sur les derniers chiffres de l'épidémie seuls à même de refléter concrètement les effets du couvre-feu généralisé mis en place depuis la mi-janvier.

La semaine dernière, Olivier Véran, avait indiqué que les premiers effets se faisaient ressentir notamment dans les départements où il avait été avancé dès le début d'année. Sauf que l'émergence de nouveaux variants, et plus particulièrement le variant britannique, pourrait changer la donne.

Un confinement allégé

Deuxième scénario à l'étude : un reconfinement équivalent à celui du mois de novembre, avec le maintien des écoles ouvertes. Concrètement, cette solution pourrait voir le jour si les résultats du couvre-feu sont jugés insuffisants.

D'ailleurs, si le confinement allégé était acté, «la limitation des sorties et déplacements devrait donc à nouveau s'accompagner d'une fermeture partielle ou d'une réduction des horaires d'ouverture des 'commerces (dits) non-essentiels', confiait ce dimanche un conseiller de l'Elysée dans le JDD.

Un confinement total

Emmanuel Macron pourrait également se résoudre à remettre le pays sous un confinement strict, comme en mars 2020. Une option efficace au plan sanitaire, mais redoutée quant aux multiples conséquences qu'elle pourrait engendrer.

Les répercussions seraient en effet de nouveau catastrophiques pour de nombreux pans de l'économie. De même, une fermeture des écoles engendrerait également des conséquences désastreuses au niveau psychologique pour de nombreux enfants et leurs familles. 

Un confinement à la carte pour les publics dits «fragiles»

Ce n'est pas le scénario privilégié car il est source de discordes. L'hypothèse d'un confinement des personnes âgées et à la santé fragile est à nouveau mis sur la table, mais divise au sein même de l'exécutif.

Des problèmes d'éthique et d'inégalité envers la loi sont notamment évoqués et le message qui est jusqu'à présent marteler est d'inviter les personnes concernées à s'auto-confiner. Une posture qu'adoptent déjà de nombreux Français et, ce faisant, beaucoup estiment qu'il n'y a pas lieu de généraliser.

Rallonger les vacances d'hiver

Autre solution sur la table : le rallongement des vacances d'hiver qui aurait l'avantage d'éviter le brassage des élèves - potentiellement moins épargnés face aux variants - sans pour autant fermer sur une durée trop longue les établissements.

C'est du moins l'une des pistes défendues par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. Une solution que le ministère de l'Education nationale se refuse toutefois de commenter et encore moins de confirmer.

Néanmoins plusieurs «leviers sont sur la table», concède-t-on dans l'entourage de Jean-Michel Blanquer. Parmi eux, la fermeture des cantines ou l'augmentation de l'hybridation dans les collèges. En clair, cumuler davantage cours en présentiel et à distance.

Revenir au télétravail intégral

Les chiffres de l'Institut Pasteur sont implacables : Plus d'un quart des contaminations identifiées en dehors du foyer se font dans le milieu professionnel (28,1 %).

Et cela est plus particulièrement vrai en fonction de la configuration des locaux, la plupart des transmissions se faisant en open space ou au moment de la restauration.

Mais cela reviendrait à défaire encore ce qui a été fait. Pour faire face à la détresse de certains salariés et éviter les risques psycho-sociaux, le gouvernement avait en effet, début janvier, opté pour la possibilité pour les salariés volontaires qui étaient en télétravail de revenir un jour par semaine en présentiel dans leur entreprise.

Tirer un trait sur cette décision n'est donc pas inenvisageable, si tant est que cela puisse aider à combattre le mal.

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