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Coronavirus : le gouvernement face au casse-tête du reconfinement

Confinera, confinera pas ? Jusqu’au sommet de l’Etat, la question ne semble pas tranchée. La dégradation de la situation sanitaire a remis l’idée sur le devant de la scène, puisque les hospitalisations augmentent. Le nombre de patients en réanimation suit le même chemin : ils étaient 3 071 ce mardi, contre 2 829 une semaine plus tôt.

Sans compter que le variant anglais est venu s’ajouter à la difficile équation. Les équipes de l’AP-HP estiment qu’il est à l’origine de 9,4 % des cas dépistés en Ile-de-France entre le 11 et le 21 janvier. Une progression  inquiétante, qui fait craindre une prochaine hausse «très significative» des contaminations.

D’autres voix s’élèvent pour souligner que, si les courbes de l’épidémie en France montrent une tension certaine, il n’est pour l’instant pas question d’un véritable décrochage. Cette situation a favorisé l’apparition de discours contradictoires. Dimanche, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy jugeait par exemple que les variants changeaient «complètement la donne» et plaidait ainsi pour le reconfinement. Mais deux jours plus tard, auprès du quotidien Libération, il assurait qu’il n’y avait pas d’«extrême urgence».

De son côté, le gouvernement semble vouloir se laisser du temps. Mardi, Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Industrie, indiquait qu’«à ce stade» il n’y avait «pas de raison» de décréter un confinement. La question était évidemment à l’ordre du Conseil de défense, ce mercredi 27 janvier, mais l’exécutif attend aussi les résultats de deux études d’impact, dont les conclusions devraient être rendues vendredi.

L’une concerne le couvre-feu à 18h, qui «ne freine pas suffisamment» la propagation du virus, selon les mots du porte-parole du gouvernement à l'issue du Conseil de défense, et l’autre la progression des variants.

L'adhésion des Français en question

La prudence actuelle du gouvernement peut aussi être liée aux violentes protestations observées chez nos voisins européens à l’annonce de nouvelles restrictions. Dans un contexte économique et social fragilisé, l’acceptabilité des mesures est devenue cruciale, sachant que l’adhésion des Français, évaluée à 85 % lors du premier confinement, est tombée à 65 % pour le deuxième et se hisse tout juste à 40 % aujourd’hui.

La santé mentale de la population doit aussi être prise en compte, sachant qu’un sondage Odoxa-CGI dévoilait fin novembre que 32 % des Français se sentaient déprimés (53 % chez les moins de 25 ans). Bien sûr, l’impact économique d’un nouveau confinement est également redouté. Selon une évaluation de Bercy, la perte d’activité est chiffrée entre 10 et 18 %, selon le niveau de contrainte appliqué.

En guise d’alternative, l’exécutif pourrait chercher à éviter le brassage de la population avec le télétravail intégral, l’allongement des vacances d’hiver ou l’isolement des catégories les plus fragiles. Un confinement uniquement le week-end est aussi envisageable, pour limiter les déplacements et les réunions, tout en assumant un impact économique moindre.

Enfin, des mesures à l’international sont possibles, à l’image de l’Allemagne qui réfléchit à la réduction de son trafic aérien, ou de la Nouvelle-Zélande qui prévoit de garder ses frontières fermées. Partout le combat continue, reste à choisir ses armes.

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