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«Le moment n’est pas venu d’alléger les mesures» : ce qu’il faut retenir des annonces de Jean Castex

Deux jours seulement après la prise de parole surprise d’Emmanuel Macron à propos de la vaccination, et moins d’une semaine après avoir lui-même annoncé un faible durcissement des mesures sanitaires dans le pays, le Premier ministre Jean Castex était de retour devant les caméras ce jeudi soir.

Si la situation épidémique reste fragile, avec 6 malades sur 10 en réanimation touchés par le Covid-19, ce dernier s’est félicité de sa stabilité, avec un taux de mortalité et de positivité des tests qui n’explose pas. «La circulation du virus n’a pas augmenté», a-t-il affirmé. Et contrairement à nos voisins européens, la France «n’a pas connu de nouvelle vague épidémique d’ampleur».

Jean Castex en a ainsi profité pour rappeler que l’exécutif estime qu’«un nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours». Or, la situation actuelle ne le demande pas. «Si nous y sommes contraints, nous n'hésiterons pas à prendre nos responsabilités», a-t-il nuancé, en tenant à préciser que l'objectif «n'est pas de retarder cette échéance mais de tout mettre en œuvre pour l'éviter».

En revanche, «le moment n’est pas venu d’alléger les mesures», a annoncé le Premier ministre, «même si elles sont difficiles à vivre». L’heure n’est pas au relâchement de nos efforts, a-t-il asséné, en saluant le respect des règles par les Français, malgré «l’attitude irresponsable» de certains.

La crainte des variants

Ces restrictions ont pour but de faire face au nouveau risque que constituent les variants du coronavirus, a-t-il indiqué : «Ils sont déjà présents sur notre territoire et progressent en termes de diffusion. En quelque semaines, la part de malades atteints est passée d'environ 3,3% le 8 janvier à 14% aujourd'hui selon les estimations». Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé que «les variants brésiliens et sud-africains nous inquiètent plus encore» que celui anglais. Quatre cas du brésilien viennent d’être enregistrés dans le Var, a-t-il révélé.

Le télétravail, la règle

Le Premier ministre a également abordé le sujet du télétravail, dont la règle du 100% à distance lorsque l’activité le permet est de moins en moins respectée. «Nous ne l’utilisons pas suffisamment», a-t-il estimé. «Télétravailler partout où c’est possible devient impératif», a-t-il appuyé. 

«Si vous pouvez réaliser toutes vos activités à distance, vous devez être en télétravail 5 jours sur 5», a appuyé Elisabeth Borne, ministre du Travail. «Près d’un tiers des actifs peuvent le faire». Mais le nombre de salariés le pratiquant s’érode depuis fin novembre, avec seulement 64% de ceux-ci restant réellement chez eux actuellement, a-t-elle regretté. L’objectif est d’atteindre les 100% et que les salariés télétravaillant un, deux ou trois jours puissent le faire une journée de plus. Elle a aussi ambitionné que la part des salariés ne pouvant pas du tout travailler à domicile diminue.

Vaccin : 1,7 millions de rendez-vous supplémentaires ouverts d’ici la semaine prochaine

Le point sur la vaccination a évidemment fait partie des sujets de la conférence de presse de Jean Castex, afin d’annoncer qu'1,6 millions de premières doses ont été administrées au 2 février, et 102.000 secondes doses. Entre 3,5 et 4 millions de Français auront reçu une première injection fin février, a-t-il décrit.

Selon lui, 70% des résidents en Ehpad seront totalement protégés d’ici la fin du mois de mars. L’objectif est que d’ici avril, la vaccination aura été proposée à toutes les personnes de plus de 75 ans volontaires et celles de moins de 75 ans atteints de comorbidités, a-t-il également assuré.

Concernant le déroulement de la campagne de vaccination, Jean Castex a décrit un «rythme très soutenu», avec plus de 100.000 personnes injectées par jour, dont 70.000 premières doses. Il a surtout annoncé qu’un total d’1,7 millions de rendez-vous seront bientôt disponibles : 500.000 dès demain pour la fin février et 1,2 millions d’ici la semaine prochaine pour le mois de mars.

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, a ensuite pris la parole pour indiquer que l’Union européenne avait passé commande de 2,6 milliards de doses et que «près de 90%» ont été sécurisées. Les nouveaux vaccins arrivant sur le marché sont étudiés, a-t-elle dit, comme Janssen et Novavax. «La France sera en situation de vacciner tous les adultes qui le souhaitent d'ici la fin de l'été comme ça a été indiqué par le président», a-t-elle assuré.

Elle a également abordé le sujet de la production des doses, pointant que la France et l’UE veillaient à ce que les contrats soient respectés. Par ailleurs quatre vaccins seront produits en France : «Moderna à partir de mars BioNTech à partir d'avril, Curevac s'il obtient une autorisation à partir de mai et Sanofi à partir de juin».

Les Français appelés à la prudence pendant les vacances

De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a informé que 177.000 amendes avaient été adressées depuis le début du couvre-feu. 587 restaurants et débits de boisson ont également eu affaire aux forces de l’ordre. Il a aussi répondu à la question des citoyens français partis à l’étranger, indiquant qu’ils ne seront évidemment pas refoulés à la frontière mais auront une amende et seront poussés à s’isoler.

A propos des écoliers, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a ajouté qu’au retour des vacances scolaires de février (qui débutent vendredi soir pour la zone A), il espérait que des tests salivaires, moins désagréables, puissent être réalisés sur les enfants. La Haute autorité de Santé doit donner son avis d’ici 10 jours concernant ces nouveaux tests.

En conclusion, Jean Castex a repris la parole pour appeler les Français à la responsabilité, afin d’éviter que la situation se dégrade et qu’un confinement vienne à s’imposer. Il a confirmé que les déplacements entre régions ne seront pas limités pendant les vacances.

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