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Covid-19 : l'épidémie recule-t-elle enfin en France ?

Le nombre de contaminations est orienté à la baisse, mais ces données sont à prendre avec prudence. [THOMAS SAMSON / AFP]

Simple repli ou vrai recul décisif ? Depuis quelques jours, le nombre de contaminations au coronavirus et le nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 déclinent en France. De même, le nombre de personnes admises en réanimation semble se stabiliser. Pour autant, peut-on dire que l'épidémie, dans l'Hexagone, est aujourd'hui, enfin, en train de reculer ?

Les dernières données épidémiologiques ont en effet de quoi rassurer. Samedi 6 février, pour le quatrième jour consécutif, le nombre de malades hospitalisés pour Covid-19 était, en France, en recul, selon les chiffres de Santé publique France.

Ce jour-là, on recensait ainsi 27.369 patients hospitalisés dans l'Hexagone, soit environ 250 de moins que la veille. Parmi ces patients hospitalisés, 3.225 personnes se trouvaient en réanimation, alors qu'elles étaient encore 20 de plus vendredi.

De son côté, le nombre de contaminations est lui aussi orienté à la baisse. Samedi, 20.586 tests positifs au coronavirus avaient par exemple été recensés en France, contre 22.139 la veille. De même, 23.448 nouveaux cas avaient été répertoriés jeudi, alors qu'il y en avait 26.362 mercredi. Une décrue certes lente, mais continue.

Des données à considérer avec prudence

Ces indicateurs semblent donc rassurants, mais méritent d'être considérés avec la plus grande prudence.

Le nombre de contaminations, en baisse sur quatre jours, se situe notamment toujours sur un plateau élevé. Le taux de positivité (personnes positives par rapport à l'ensemble des personnes testées) n'a d'ailleurs pas bougé et reste à 6,6 %.

Concrètement, cela signifie que les dernières variations quotidiennes des contaminations, si elles sont certes toujours bienvenues car en baisse sur quatre jours d'affilée, ne traduisent pas, du moins à ce stade, une vraie tendance de fond.

En réalité, les quatre derniers bilans quotidiens des contaminations sont similaires à ce qui est observé depuis plus longtemps. A titre de comparaison, il y avait ainsi, selon Santé Publique France, 23.337 nouveaux cas mardi 2 février, soit, après le plus haut de mercredi, un chiffre comparable au bilan de jeudi (23.448).

«Tout va dépendre du variant anglais»

Par ailleurs, si le gouvernement table sur cette fermeture des écoles - les vacances d’hiver ont démarré ce week-end pour un tiers des écoliers (zone A avec les académies de Lyon, Bordeaux ou encore Grenoble notamment) - pour contrôler l'épidémie, plusieurs médecins, eux, jugent toujours le contexte épidémique très fragile, et plaident même pour de nouvelles mesures restrictives.

Dans leur viseur, le variant anglais du SARS-CoV-2 qui est jusqu'à 70 % plus contagieux. «D'éventuelles nouvelles restrictions» vont ainsi dépendre de «notre capacité à contrôler la progression du variant anglais», a estimé l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, ce dimanche dans le JDD. «C'est désormais lui qui donne le la et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant», a-t-il averti.

Les chiffres qu'avance le professeur Fontanet sont en effet à cet égard préoccupants. Le variant anglais, rappelle-t-il, était responsable de 3,3 % des nouvelles contaminations en France début janvier, et de 14 % à la fin du mois.

Et le professeur Fontanet d'enfoncer le clou : «si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30-35 % à la mi-février et le nombre d'admissions à l'hôpital sera alors autour de 2.000 par jour». Samedi, ce chiffre était de 1.126. Dans ce contexte, la partie est donc loin d'être terminée.

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