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#Sciencesporcs : Des étudiantes dénoncent des viols et des agressions sexuelles à Sciences Po

Des étudiantes de Sciences Po témoignent sous le hashtag #sciencesporcs. [Bertrand Guay / AFP]

«Je pleurais dans tes bras et tu m'as forcée. Tu m'as violée. Je dormais et t'as continué. Tu m'as violée. Tu m'as demandé si ça allait, je t'ai dit non et t'as fini. Tu m'as violée», écrit Juliette, étudiante à Sciences Po Toulouse de 20 ans, dans une lettre ouverte. Un témoignage qui a mis le feu aux poudres.

Depuis sa publication, des centaines d'étudiantes en Institut d'Etudes Politiques (IEP, surnommés «Sciences Po») dénoncent les violences sexuelles que d'autres élèves leur font, ou leur ont fait subir. Bizutage, harcèlement sexuel, agressions, viols... Les témoignages, glaçants, sont regroupés sur Twitter sous le hashtag #SciencesPorcs. D'autres sont partagés sur Instagram par le compte @memespourcoolkidsfeministes.

Au-delà du comportement des élèves, c'est également l'inaction de Sciences Po qui fait débat. «On entendait parler de ce mec qui avait violé des filles en soirée», témoigne une étudiante. «Aucune annonce de l'administration pour protéger qui que ce soit, alors que tout le monde savait que ça avait eu lieu». Racontant l'histoire d'une élève violée par un autre étudiant lors d'une soirée de promo, une autre explique : «Ses amies en ont parlé à l'administration, qui a fermé les yeux et expliqué que cela sortait du cadre de Sciences Po et que cela ne devait pas être réglé sur la place publique.»

Certaines font même état de cas où l'élève violeur / agresseur a simplement été changé de campus au lieu d'être viré de l'IEP. Pour les victimes, les agissements de l'administration sont une désillusion. Les IEP ont en effet la réputation de former une «élite» et de prôner la diversité et le progressisme. «Comme j'ai honte d'avoir rêvé de Sciences Po», regrette une étudiante strasbourgeoise. Juliette, elle, écrit : «J'en rêvais de Sciences Po, j'avais tellement donné et pourtant mon rêve s'est transformé en cauchemar.»

Si les IEP ne se sont pas encore exprimés, la ministre de la Citoyenneté Marlène Schiappa et la militante féministe Caroline De Haas ont apporté leur soutien aux victimes. Une enquête pour viol a également été ouverte à Toulouse suite à la plainte déposée par Juliette. 

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