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Covid-19 : comment se déroule le test «sans contact» lancé à Paris ?

Mobile, déployable en seulement quelques minutes et permettant au soignant d'être sans contact avec l'extérieur, une cabine de tests nouvelle génération a été développée par la start-up française Pocramé. Un premier exemplaire vient d'être installé à Paris, ce mardi 23 février. En voici le procédé.

Surnommée Mephipoint, cette cabine de tests a été imaginée pour être mise en place en 30 minutes, à l'intérieur ou dans la rue, pour réaliser des tests PCR en moins de 20 minutes, tout en garantissant au soignant de ne jamais rentrer en contact avec le patient. Pour cela, elle se présente sous la forme d'une tente gonflable et transparente et est dotée de son propre mini-laboratoire, de manchettes étanches permettant d'atteindre le patient resté à l'extérieur de la cabine ainsi que d'un filtre à air permettant de renouveler l'air sans risque.

Une «zone protégée»

Une véritable «zone de prélèvement protégée déployable absolument partout» selon Pierre-Yves Lévy, docteur en microbiologie à Marseille et CEO de la start-up Pocramé, venu présenter le concept à Paris. Et le principe est simple, lorsque le patient arrive avec ou sans rendez-vous, il doit d'abord se présenter au guichet pour récupérer son écouvillon et la solution liquide qui va avec. Quand vient son tour d'être testé, il tend l'écouvillon au soignant, via les manchettes directement intégrées à la tente.

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Une fois le test réalisé, le patient doit encore le faire passer à l'intérieur. C'est là qu'intervient une autre innovation brevetée par Pocramé : le passe-paroi de décontamination. Via cette fente sécurisée, le patient introduit son test qui resort entièrement décontaminé à l'intérieur de la structure. Le soignant peut alors commencer à étudier l'échantillon en toute sécurité.

Selon le docteur Pierre-Yves Lévy, cette «borne gonflable» permet donc un «diagnostic rapide» avec l'utilisation d'un test PCR tout en «protégeant les patients», bien loin «des simples tentes posées dans la rue dans lesquelles il y a une absence totale de protection pour le personnel médical et paramédical» et dont «les résultats sont discutables».

seulement 3 tests en une heure

Seul bémol, cette technologie ne permet de réaliser qu'un test à la fois, en 20 minutes. Soit 3 tests en une heure de temps. Contre environ 500 à 600 tests réalisables en une matinée, dans un laboratoire classique. Cette solution convient donc à «un besoin ponctuel et ciblé» et pour «un rendu rapide», admet le docteur Lévy, qui prend l'exemple d'un chirurgien sur son lieu de travail, qui pourrait ainsi se tester rapidement avant une opération sensible.

Pour l'instant, une dizaine d'hôpitaux de la région marseillaise en sont équipés et depuis aujourd'hui, l'Institut Alfred Fournier situé dans le 14e à Paris, mais d'autres institutions se sont montrées intéressées. Le groupe est déjà en contact avec des centres de sapeurs-pompiers, des commissariats et des gendarmeries qui auraient besoin de tester rapidement certains de leurs agents. Pour cela, les tests pourraient très bien être effectués par leur infirmière par exemple, explique le docteur Pierre-Yves Lévy.

Mais son usage pourrait être encore bien plus diffus selon ce dernier, qui explique qu'il pourrait être élargi aux restaurants, lorsque ceux-ci pourront rouvrir. «Pour l'instant, on est  en train de réfléchir à une solution test qui pourrait être expérimentée dans 2/ 3 restaurants», confie le docteur Pierre-Yves Lévy, qui calcule que deux tentes Mephipoint pourraient permettre de remplir une salle de 40 à 50 couverts pour la soirée. Un investissement quand on sait qu'une tente équipée coûte «environ 25.000 euros».

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