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Transfert de patients : comment cela se passe-t-il ?

Les services de réanimation des hôpitaux Franciliens sont surchargés. [Bertrand Guay / AFP ]

«Toutes les douze minutes, un Francilien est admis en réanimation», déclarait ce jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran. Un véritable casse-tête pour les hôpitaux de la région, qui sont déjà proches de la surcharge.

Libérer des lits devient une urgence. Pour cela, deux solutions : un troisième confinement, ou des transferts de malades Covid-19 vers des hôpitaux moins saturés. L'exécutif a pour l'instant choisi la deuxième option. Il y a aura donc «une centaine» d'évacuations sanitaires depuis l'Ile-de-France durant la semaine qui arrive, selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Accord de la famille

L'opération demande une organisation très précise. D'abord, il faut sélectionner les malades concernés : ils doivent être en réanimation, mais dans un état suffisamment stable pour être conduits sans encombre d'une région à une autre. 

Mais ce critère n'est pas suffisant. Pour déplacer le patient, les hôpitaux doivent obtenir l'accord de la famille, ce qui n'est pas toujours évident. Beaucoup préfèrent en effet que leur proche ne soit pas transféré. 

TGV, hélicoptère ou ambulance ? 

Si l'évacuation est validée, vient le choix du moyen de transport. Plusieurs options sont possibles : ambulance, hélicoptère, avion ou encore TGV médicalisé.

Pour l'instant, les services hospitaliers ont opté pour la voie aérienne. Trois Franciliens en réanimation ont été déplacés samedi en hélicoptère vers l'ouest de la France. Ce dimanche matin, ce sont deux nouveaux patients de 33 et 70 ans qui ont été transportés en avion médicalisé jusqu'au CHU de Bordeaux. 

Mais puisque de nouveaux transferts devraient avoir lieu dans la semaine, il est possible que «l'opération Chardon» reprenne du service. Lancée lors de la première vague, en mars 2020, elle consiste à utiliser des TGV pour acheminer les patients vers des hôpitaux où les services de réanimation ne sont pas encore saturés. Chaque TGV peut transporter environ 20 patients. Des centaines de malades - le chiffre exact reste inconnu - avaient ainsi été déplacés lors de la première vague.

«Enorme logistique»

Une telle évacuation par TGV n'a pas encore été officiellement décidée. Si c'était le cas, elle ne commencerait pas avant «le milieu de la semaine prochaine», selon Frédéric Adnet, directeur du Samu de Seine-Saint-Denis, à cause de «l'énorme logistique à mettre en place». Il faut en effet 48 heures pour équiper un TGV médicalisé. Selon nos confrères du Parisien, la SCNF n'a pas encore reçu de commande officielle du gouvernement. Une étude de faisabilité du projet est en cours. 

Mais quel que soit le transport utilisé, le transfert de patients requiert aussi des moyens humains. Les malades sont ainsi accompagnés par des infirmiers, secouristes, médecins, parfois par des logisticiens. Est également pris en compte le matériel : par exemple, des bouteilles d'oxygène pour les TGV. 

Le coût total de ces évacuations n'est pas connu. Elles devraient cependant se multiplier ces prochaines semaines, en Ile-de-France mais également dans les Hauts-de-France, où des patients sont transférés vers la Belgique. 

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