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Hôpitaux saturés, experts divisés... un confinement plus strict ou pas ?

La France au pied du mur. Face à une troisième vague épidémique impossible à nier, le président Emmanuel Macron est mis sous pression. S’il a, jusqu’ici, toujours assumé sa stratégie de ne pas passer par un nouveau confinement du pays, certains médecins lui demandent pourtant de revoir sa copie en urgence.

Mais alors que les avis des experts divergent, le chef de l’Etat pourrait décider d’actionner d’autres leviers sans en passer par un confinement strict.

Pour trancher, il réunit ce mercredi matin un nouveau conseil restreint de défense sanitaire et pourrait s’adresser très rapidement aux Français.

un confinement théorique et une bataille d’experts

Cette nouvelle allocution présidentielle, si elle a bien lieu, se tiendrait après la publication de chiffres que l’on peut qualifier de préoccupants. Lundi, la France a en effet dépassé le pic de la deuxième vague de l’automne dernier, notamment au niveau du nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation (4 974 patients contre 4.903 le 16 novembre dernier, soit 96,5 % des capacités totales du pays).

Face à ce constat, certains sont catégoriques. «Il n’y a plus d’autres options possibles» que celle d’un reconfinement strict, plaide l’épidémiologiste Antoine Flahaut. Pour lui, les variants plus contagieux ont complètement changé la donne : «le profil des malades a changé. Ils sont beaucoup plus jeunes et sans comorbidités», s’alarme-t-il.

Mais si la situation est préoccupante, elle ne justifie pas, pour d’autres médecins, une mesure aussi radicale. Un reconfinement strict, semblable à celui du printemps 2020, serait même «hors-sujet», pour l’épidémiologiste Martin Blachier.

Les services de réanimation sont «soumis à un flux continu haut, mais pas à une explosion d’une nombre d’entrées», analyse-t-il. De plus, l’accélération de la campagne de vaccination a permis de réduire le nombre de décès.

«En réalité, la ligne rouge d’Emmanuel Macron, c’est le tri des patients (le fait de devoir refuser certains patients par manque de lits de réa, NDLR)», souligne son entourage. Et, pour l’éviter, «il reste d’autres marges de manœuvre», continue-t-on d’assurer.

La fermeture complète des écoles du pays - sur trois ou quatre semaines au total grâce aux vacances de Pâques - est une piste évoquée. De même, une montée en puissance des évacuations sanitaires, de nouvelles déprogrammations d’opérations, voire un télétravail à 100 % lorsque cela est possible sont étudiés.

Un pari à haut risque

En définitive, quelles que soient les décisions prises, elles devraient, cette fois encore, tenter de respecter un équilibre entre les aspects économiques, éducatifs, psychologiques et l’acceptabilité sociale de la population.

C’est d’ailleurs pour cette raison, et confronté aux atermoiements des experts, qu’Emmanuel Macron s’en est progressivement émancipé pour faire le pari au début de l’année de ne pas reconfiner le pays.

«Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France à la fin du mois de janvier parce qu’il n’y a pas eu l’explosion qui était prévue par tous les modèles», avait-t-il d’ailleurs affirmé, la semaine dernière, à l’issue d’un Conseil européen.

Mais rejetée par une partie des médecins, cette stratégie du «seul contre tous» fait aussi s’étrangler les opposants politiques qui, en cas d’échec, ne vont cesser de la lui rappeler... 

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