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Covid-19 : vers une nouvelle allocution d'Emmanuel Macron ?

L'exercice s'avère périlleux tant le sujet est sensible. [Ludovic MARIN / AFP / POOL].

Alors que la France devrait selon toute vraisemblance franchir cette semaine le cap cruellement symbolique des 100.000 morts du Covid-19, Emmanuel Macron envisagerait de s'adresser à cette occasion aux Français.

Si cette nouvelle prise de parole n'est pas encore complètement actée, ce mardi 13 avril, sa forme ne l'est pas non plus. Le message à la nation sera-t-il fait à travers un déplacement, une interview à la presse ou via une allocution solennelle ?

«Tout n'est pas encore calé», a fait savoir un proche du chef de l'Etat auprès de RTL. Et pour cause : l'exercice, périlleux car ultra-sensible au vu du sujet, ne s'inscrit pas non plus dans une réelle embellie sur le front de la pandémie.

Les effets du confinement, décrété à la mi-mars, ne se font en effet pas encore ressentir. Le Covid-19 circule ainsi toujours avec vigueur dans le pays, sur fond de variants plus contagieux. Ce mardi, Paris a décrété la suspension des vols avec le Brésil où une souche du SARS-CoV-2 - décrite par certains spécialistes comme un «Fukushima sanitaire» - a été identifiée. Peut-être trop tardivement pour une partie de l'opinion qui, particulièrement inquiète, le réclamait depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.

Dans le même temps, l'Hexagone reste toujours aux prises avec le variant dit britannique du virus, qui sature les services de réanimation. A l'heure actuelle, ce sont plus de 5.800 patients qui sont hospitalisés en réa pour des formes graves de Covid-19 et le pic épidémique tant attendu tarde à se produire.

Depuis le début de l'épidémie en France, près de 99.000 personnes ont perdu la vie en l'espace de seulement un an. En moyenne, ce sont 250 morts du Covid-19 qui sont comptabilisés quotidiennement. L'équivalent d'un Boeing 757-300 qui s'écraserait jour après jour sans discontinuer.

Emmanuel Macron bientôt à l'heure du bilan

Des chiffres terribles qui tombent à un peu plus d'un an maintenant de la présidentielle 2022 et sur lesquels le président de la République, dont il ne fait presque aucun doute qu'il se représentera, sera immanquablement jugé.

Le mois dernier, à l'issue d'un Conseil européen, Emmanuel Macron avait quoi qu'il en soit estimé n'avoir «aucun mea culpa à faire, aucun remord, ni aucun constat d'échec».

En comparaison de ses voisins, la France affiche certes un inventaire relativement moins funèbre avec un taux de mortalité de 145 décès pour 100.000 habitants, soit moins que le Royaume-Uni (186) ou l'Italie (185).

«Peut-être qu'on essaiera de relativiser nos chiffres par rapport aux autres», aurait d'ailleurs soufflé le Premier ministre Jean Castex à des proches, toujours selon les informations de RTL.

Une approche qui n'est pas sans rappeler la célèbre phrase de Talleyrand : «Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console». Sauf qu'à mesure qu'approche l'heure de faire le bilan du quinquennat, il n'est pas certain que sur la gestion de la pandémie, question fondamentale, cette démarche fonctionne.

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