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Manifestation de policiers : que réclament-ils ?

Les policiers veulent des sanctions plus dures contre ceux qui les agressent. [DENIS CHARLET / AFP]

Ils se disent «écœurés» et «en colère». Des milliers de policiers sont attendus ce mercredi 19 mai à Paris, devant l’Assemblée nationale, deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson, à Avignon. Un acte dramatique devenu un symbole de la haine et la violence qu’ils dénoncent à leur encontre, venant d’une partie de la population.

Qu’il s’agisse de commissariats attaqués, de fonctionnaires visés par des projectiles, de guet-apens, ou pire, d’agents tués en mission, les faits contre la police et la gendarmerie sont devenus innombrables, partout en France.

C’est pour que cela cesse que l’intersyndicale a appelé à manifester. Afin de mettre un terme au sentiment d’impunité, elle martèle une fois de plus sa volonté de voir être renforcée «la réponse pénale pour les agresseurs et meurtriers des forces de l’ordre». Elle réclame ainsi «la mise en œuvre de peines minimales» pour les personnes s’en rendant coupable. Un souhait auquel ne répond pas le gouvernement, puisque Jean Castex, s’il a promis des sanctions plus lourdes (deux à trois ans de prison supplémentaires par rapport aux peines actuelles, selon des syndicats l’ayant rencontré le 10 mai), n’a pas envisagé de peines incompressibles.

De la dureté contre les agressions du quotidien

Ce point fait naître une crispation très forte entre l’exécutif et les syndicats de police. Depuis quelque temps désormais, ces derniers ont en effet fait de leur demande de peines planchers le rouage clé d’une volonté de voir les forces de l’ordre être mieux protégées. Conscient de cela, le Premier ministre a tenté de multiplier les pas dans cette direction, en s’engageant notamment à faire grimper la période de sûreté (durant laquelle un détenu ne peut voir sa peine aménagée pour sortir de prison) à 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme (elle ne peut dépasser 22 ans actuellement), ainsi qu’à limiter les réductions de peine. Mais cela n’est pas suffisant pour l’intersyndicale.

Celle-ci réclame en effet qu’une dureté des peines s’applique surtout pour les agressions du quotidien, pas assez sanctionnées, et qui sont, selon les syndicats, le terreau des sentiments d’impunité et d’insécurité.

«Simplification de la procédure pénale»

Par ailleurs, elle réclame également une «simplification de la procédure pénale», afin de libérer du temps aux policiers et aux enquêteurs, pour qu’il soit utilisé pour réaliser des missions opérationnelles et permette «un meilleur service aux victimes».

Dans ce contexte, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a indiqué qu’il serait présent à la manifestation, pour apporter son «soutien» aux forces de l’ordre. «Nous sommes tous dans le même bateau», a-t-il affirmé. Le syndicat Alliance a réagi sur CNEWS en estimant que «si le ministre se déplace, c’est qu’il doit estimer que nos revendications sont sérieuses et légitimes».

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