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Paris : les terrasses éphémères pérennisées en «terrasses estivales» dès le 1er juillet

Dès le 1er juillet, certaines terrasses devront se mettre aux normes de la Mairie de Paris. Dès le 1er juillet, certaines terrasses devront se mettre aux normes de la Mairie de Paris. [© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

A deux jours de la phase 3 du déconfinement et de la mise en place du couvre-feu à 23h, la municipalité parisienne a présenté ce lundi 7 juin la réforme du règlement des étalages et des terrasses (RET) de la capitale. Elle prendra effet dès le 1er juillet prochain.

A cette date, on ne parlera plus de terrasses éphémères mais de «terrasses estivales». Celles-ci seront en effet pérennisées et pourront être déployées devant les bars et restaurants tous les ans, du 1er avril au 31 octobre. Une transformation importante de l'espace public, puisque celles-ci – au nombre de 9.872 déclarées à ce jour – pourront être installées sur les places de stationnement, les terre-pleins, les placettes ou encore dans les rues temporairement piétonnisées.

Un nouveau réglement dès le 1er juillet

«Montées dans l'urgence» et «pas toujours au standard» selon Emmanuel Grégoire, ces terrasses devront désormais répondre à un certain nombre de critères. Car si – comme le souligne le premier adjoint à la mairie de Paris – la municipalité parisienne a jusqu'à présent fait preuve de «tolérance» et de «bienveillance» vis-à-vis de ces terrasses éphémères parfois faites de bric et de broc, il n'en sera plus du tout question quand le nouveau règlement entrera en vigueur.

Celui-ci comprend des règles très strictes, d'un point de vue fonctionnel mais aussi d'un point de vue esthétique. Par exemple, les terrasses estivales devront fermer à 22h, ne pas être équipées de chauffage ou d'éclairage électriques et ne pas diffuser de musique. Côté aspect, elles ne pourront pas être recouvertes d'un toit, de bâches ou d'un barnum, ne pourront pas être réalisées à base de bois de palettes et ne pourront dépasser sur le trottoir. 

Côté sécurité, elles devront être accessibles aux personnes à mobilité réduite, c'est-à-dire être au même niveau que le trottoir avec un platelage adapté. Elles devront également être entourées de garde-corps, c'est-à-dire de barrières de sécurité qui devront être ajourées et mesurer moins de 1,3 mètre de hauteur. Enfin, 1,6 mètre minimum de passage devra être maintenu pour les cheminements piétons.

Pour Emmanuel Grégoire, il s'agit avant tout d'une «stratégie d'ouverture», afin de maximiser les usages en extérieur pendant la crise sanitaire, permettre aux professionnels du secteur de compenser leurs pertes et valoriser les places disponibles. «Les terrasses jouent un rôle extrêmement fort à Paris, à la fois pour l'image de la capitale mais aussi pour la vie en société», s'est ainsi félicité l'élu, qui y voit aussi «un très puissant levier de relance économique».

Un «arsenal de sanctions»

«Ce régime d'autorisation», prévient l'élu, sera doté d'«un arsenal de sanctions si les professionnels venaient à ne pas respecter les règles». Des sanctions progressives allant du simple avertissement à la verbalisation (de 68 à 500 euros en fonction de l'infraction constatée), en passant par la restriction des horaires de l'installation (pour une durée variable en fonction de l'infraction constatée) et jusqu'à la demande de fermeture administrative de l'établissement.

Et la municipalité insiste : c'est un vrai coup de pouce accordé par Paris à ses cafés et restaurants, qui représente un manque à gagner estimé à 40 millions d'euros. Si la gratuité de ces terrasses est assurée jusqu'au 30 septembre, comme l'avait annoncé la maire de Paris Anne Hidalgo, elles deviendront payantes dès le 1er octobre, en fonction de la commerciabilité de la rue et avec une tarification au mètre carré, qui sera définie au Conseil de Paris du mois de juillet.

«Nous avions obtenu la gratuité des terrasses jusqu'au 30 juin, elles le seront désormais jusqu'au 30 septembre [...] Nous sommes plutôt satisfaits», s'est réjoui Frank Delvau, le président de l'Union des métiers et des industries de l'Hôtellerie (UMIH) Paris Ile-de-France. Pour lui, l'autre bonne nouvelle est évidemment la pérennisation de ces terrasses estivales, sept mois par an. «Cela va permettre de sauver un certain nombre de ces commerces», a-t-il ajouté.

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