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Tout savoir sur le «ticket restaurant étudiant»

La proposition de loi pour le ticket restaurant étudiant cible uniquement ceux qui n'ont pas de possibilité d'accès à un restaurant universitaire. [Photo d illustration / Martin BUREAU / AFP]

Le Sénat doit examiner ce jeudi 10 juin en première lecture une proposition de loi centriste cosignée par plusieurs dizaines de sénateurs de différents bords, visant à créer un «ticket restaurant étudiant».

Lancée en mars, pour répondre aux difficultés matérielles des étudiants frappés par la crise sanitaire, l'initiative de Pierre-Antoine Levi (sénateur Les Républicains) a été resserrée par les sages en commission pour cibler uniquement les étudiants qui n'ont pas de possibilité d'accès à un restaurant universitaire.

Le système viendrait ainsi «en complément» de l'offre de restauration universitaire gérée par les Crous, sans la «concurrencer», a indiqué le rapporteur centriste Jean Hingray.

Le nombre d'étudiants concernés est évalué entre 500.000 et 600.000, a-t-il précisé. Ils pourraient bénéficier d’un ticket restaurant au tarif social étudiant (3,30 euros, prix d'un repas complet pour l'étudiant au restaurant universitaire) qui aurait une valeur du double (6,60 euros). 

L'étudiant pourrait l'utiliser pour payer un repas ou pour faire des achats alimentaires auprès d’établissements conventionnés avec les acteurs territoriaux de la vie étudiante (établissements d’enseignement supérieur, Crous, collectivités).

la crainte d’un recours accru aux fast-food

Selon Pierre-Antoine Levi et Jean Hingray, cette proposition resserrée répond à plusieurs sujets d'inquiétude comme «le risque de déstabilisation» du réseau des Crous, la crainte d’un recours accru des étudiants aux fast-food, ou encore le coût difficilement soutenable d'un dispositif généralisé à tous les étudiants, évalué entre 2 et 3 milliards d'euros. Les modalités d'application du dispositif seraient précisées par décret en Conseil d'État.

Une fois adopté au Sénat, le texte devra en effet être aussi voté par l'Assemblée nationale, où une proposition de loi LR similaire a été déposée en février, soutenue par une soixantaine de députés, dont quelques membres de la majorité.

Au Sénat, la gauche s'est divisée en commission sur cette proposition de loi. Les socialistes s'y sont opposés, David Assouline estimant qu'elle «part d'un bon sentiment, mais propose des solutions d'inspiration libérale qui ne vont pas dans le sens de ce que nous devons encourager aujourd'hui».

Elle a en revanche été soutenue par Pierre Ouzoulias (CRCE à majorité communiste), pour qui «ce texte prend le problème à bras-le-corps» et obligera le gouvernement à se positionner, en particulier sur la question de l'avenir du repas un euro dans les restaurants universitaires, mis en place cet automne pour lutter contre la précarité des étudiants, population particulièrement touchée par les conséquences de la crise sanitaire.

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