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Variant Delta : quels sont les critères qui justifient le retour du masque à l’extérieur ?

Comme le fait bien comprendre Jonathan Roux : «quand on a une reprise épidémique, remettre le masque en extérieur, cela a du sens»[[JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP]]

Il y a désormais 16 départements français qui ont décidé de rétablir le port du masque en extérieur, malgré sa levée qui remonte seulement au 17 juin. Comment expliquer son retour ?

Le principal motif est le variant Delta. C’est la raison pour laquelle, les préfectures françaises sont de plus en plus nombreuses à obliger de nouveau le port du masque en extérieur, bien «qu’il n’y a pas de directive nationale», comme l’a précisé la direction générale de la Santé (DGS) au micro de Franceinfo. «C’est le préfet, en lien avec l’ARS, qui va faire une évaluation de la situation et prendre une décision» explique-t-elle.

La DGS précise que cette évaluation est basée sur «une analyse globale» de plusieurs indicateurs regroupant le taux d’incidence et de positivité, le taux d’occupation des réanimations ou encore la situation géographique, pour ne citer qu’eux.

Mardi dernier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait affirmé que le port du masque dans les lieux culturels concernés par le pass sanitaires n’était plus d’actualité, à moins «d'un contrordre des préfets dans les départements en fonction de la situation épidémique».

Des taux d'incidence en plein boom

Et avec la période estivale, des départements comme les Pyrénées-Orientales, Meurthe-et-Moselle, ou encore l’Hérault, sont allés dans ce sens. La préfecture de ce dernier a également communiqué qu’en raison d’une circulation à nouveau très active du Covid-19 et notamment du variant Delta, une augmentation du taux d’incidence a été relevée passant de «65 à 227 cas dépistés positifs pour 100.000 habitants en sept jours, soit + 250 %».

Dans le Grand Est, la ville de Nancy a également instauré à nouveau le port du masque depuis jeudi. La région a calculé une augmentation de plus de 151 % par rapport à la semaine précédente. Du côté de l’Occitanie, les chiffres ne sont pas plus rassurants, puisque les nouvelles hospitalisations ont été multipliées par trois en seulement quinze jours, avec un taux d’incidence de 228 pour 100.000 habitants, a fait savoir l’ARS.

«Le variant Delta est 50% plus contagieux que l'Alpha»

Comme très souvent répété, le variant Delta se propage extrêmement vite puisque comme l’explique l’épidémiologiste à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), Jonathan Roux, «il est 50 % plus contagieux que le variant Alpha, lui-même 50 % plus contagieux que la souche originelle». Et selon ses suppositions, bien que le «seuil minimal de virus pour pouvoir être contaminé» n’est pas encore déterminé, «la charge virale serait plus importante lorsque l’on tousserait ou parlerait».

Depuis l’apparition de ce variant, on observe clairement un pic de contamination de nouveau en hausse. Pas plus tard que ce 24 juillet, l’Agence Santé publique France a informé que 22.767 nouveaux cas confirmés ont été recensés. Et si plus de 39 millions de français ont reçu au moins une première dose de vaccin, le port du masque semble rester un bon moyen de défense face au coronavirus.

Ainsi, comme le fait bien comprendre Jonathan Roux : «quand on a une reprise épidémique, remettre le masque en extérieur, cela a du sens». Et comme les modes de contamination sont les mêmes avec le variant Delta, le masque a pour but également de «limiter la transmission par les gouttelettes car en extérieur le risque par aérosolisation est faible puisque l’air est continuellement renouvelé».

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