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Julie Depardieu dénonce la souffrance des poulets à croissance rapide pour l'association L214 (Vidéo)

[© capture d'écran Youtube]

Dans la nouvelle vidéo de l'association L214, qui lutte contre la maltraitance animale, Julie Depardieu dénonce les traitements infligés aux poulets à croissance rapide.

Cette race de poulets, connue sous le nom de Ross 308, à la particularité de croître très rapidement, car issue d'une intense sélection génétique. Ces poulets à la chair blanche peuvent ainsi atteindre 2,5 kilos en 42 jours, au terme desquels ils sont abattus. Une croissance quatre fois supérieure à celle d'un poulet de batterie dans les années 1950. Mais cette croissance ultra rapide n'est pas sans conséquence, puisque le squelette ne peut plus supporter le poids de la musculature.

Comme l'indique l'association dans la vidéo, «cette croissance ultrarapide des muscles est la cause d'importants problèmes de santé pour les poulets : leur squelette n'arrive plus à supporter le poids de leur corps et leurs organes vitaux sont comprimés, entraînant des difficultés cardiaques et respiratoires». On peut voir sur les images des «poulets boiteux peinant à accéder à la nourriture et à l'eau, voire complètement incapables de se déplacer, cadavres d'oiseaux morts récemment ou en décomposition», selon les mots de la comédienne.

Une pétition pour faire pression

Le film, tourné en juin 2021 au sein d'un élevage de plus de 30.000 poulets à Torfou (Maine-et-Loire) , vise à appuyer la pétition lancée par l'association L214, qui comptabilise déjà plus de 72.000 signatures. Elle a pour but de pousser «LDC, leader européen de l'élevage de volaille avec 300 millions de bêtes abattues chaque année, à s'engager fermement contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage, notamment l’utilisation d’animaux à croissance ultrarapide».

L214 a par ailleurs décidé de porter plainte auprès du procureur d'Angers pour «mauvais traitements et violation de la réglementation contre l'éleveur, son groupement, ainsi que le groupe LDC qui cautionne ces infractions». Elle se base pour ce faire sur l’article 2 de l’arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux, qui interdit l'utilisation de la race Ross 308 : «l'élevage, la garde ou la détention d'un animal, tel que défini à l'article 1er du présent arrêté, ne doit entraîner, en fonction de ses caractéristiques génotypiques ou phénotypiques, aucune souffrance évitable, ni aucun effet néfaste sur sa santé». 

En cause notamment, l'utilisation continue de lumière artificielle pour éviter les périodes de sommeil, et donc de baisse de croissance, mais aussi son intensité, trop faible selon les normes européennes, pour éviter une trop grande activité, et donc une perte de poids. 

Une situation d'autant plus regrettable que de nombreuses enseignes de l'agroalimentaire et de la grande distribution, comme Carrefour, Leclerc, KFC, Sodexo, ou encore Fleury Michon se sont déjà engagées à lutter contre ces pratiques, notamment par le biais de l'European Chicken Commitment.

Le groupe LDC regrette une vision «biaisée et simpliste»

Le groupe LDC, basé à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), n'a pas tardé à répondre par le biais d'un communiqué, ce jeudi. Si les responsables du groupe ont conscience que «ces images peuvent choquer», ils regrettent que les démarches de l'association L214 soient comme toujours biaisées et simplistes. Avant de mettre en avant les efforts «réels et constants» depuis plusieurs années pour garantir le bien-être animal.

Précisant que «dans le monde aujourd’hui, 98 % des poulets sont issus de souches à croissance rapide», ceux-là même mis en cause dans la vidéo, le groupe fait valoir sa place de «leader en Europe de la mise en place de souches à croissance lente, avec l’élevage de poulets en plein air (Label et Bio) ou ayant accès à l’extérieur», et que «le développement d’élevages de poulets à croissance intermédiaire et lente représente 40 % des volailles».

Les responsables font aussi valoir leur souci de préserver la «biodiversité» de ces animaux, avec « la poursuite de l’élevage de toutes les souches existantes en volaille», mais aussi les filières françaises d'élevage, regrettant que l'association ne fasse pas mention de cette aspect de leur travail. Le groupe LDC proposerait «des produits français qui répondent aux différents besoins des consommateurs​, pour lutter contre les importations qui représentent près d’un poulet sur deux vendus aujourd’hui en France, provenant de pays moins exigeants en termes de bien-être animal».

Le groupe sarthois s'est par ailleurs fixé comme objectif «l’amélioration des conditions d’élevage des volailles dans les poulaillers (lumière naturelle, substrats à picorer, perchage, et augmentation de l’espace disponible), notamment pour les poulets à croissance rapide. Cette démarche de progrès concerne l’ensemble des bâtiments des éleveurs partenaires qui seront rénovés d’ici 2025».

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