Les médecins de Martinique exprimant publiquement une opinion ant-vaccin pourront recevoir une sanction disciplinaire, a prévenu le conseil départemental de l'ordre des médecins de l’île. Les cas ciblés seront ceux ne respectant pas le code de déontologie.
Cette sanction pourra aller «de l'avertissement à la radiation», a indiqué le président du conseil de l'ordre lundi, rapporte l’AFP. L’institution va s'appuyer sur les textes du code de la santé publique, pour mener à bien sa démarche et sanctionner ceux qui «se mettent en tort avec le code de déontologie».
La menace a été faite dans un contexte très compliqué en Martinique, où à peine 20% de la population est vaccinée (comme en Guadeloupe). La violence de la quatrième vague de coronavirus dans les Antilles a cependant poussé plus de personnes dans les centres, dont l’affluence a augmenté. Le nombre de vaccinés par jour est passé de 500 à 1.000, «avec des patients qui ont manifesté une certaine inquiétude face au désastre sanitaire et aux nombreux décès enregistrés en Martinique», a analysé François Roch, président du comité médical d’établissement au CHU.
Ne pas décrédibiliser la parole du médecin
Cependant, la tendance recommence légèrement à baisser. «Il faudra accélérer la cadence», a-t-il ainsi affirmé. Il n'y a pas d'autre solution qui a fait ses preuves, «à part se faire vacciner», ont de leur côté insisté les médecins.
«Qu'ils laissent les gens choisir s'il le faut, mais il ne faut pas qu'ils viennent décrédibiliser la parole du médecin. Car on assiste à une guerre de pour et de contre. Et ce n'est pas sain. Il faut que les médecins aient une seule parole», a ajouté le président de l'ordre.
L'intervention du conseil de l'ordre est venue conforter la déclaration de 600 médecins et scientifiques des Outre-mer qui ont signé une tribune appelant à se faire vacciner. La majorité du personnel médical du CHU de Martinique, en première ligne face à cette épidémie, est déjà lui-même vacciné.
Les autorités sanitaires ont enregistré 4.226 cas positifs la semaine dernière et le préfet a durci le 11 août le confinement mis en place le 30 juillet dernier.