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Crack à Paris : pas d'annonce une semaine après l'évacuation des Jardins d'Eole, les élus déçus

«Il n'y a pas de solution miracle» au sujet de la prise en charge des toxicomanes, a fait savoir la municipalité parisienne ce jeudi 30 septembre, à l'issue d'une réunion de travail avec l'Agence régionale de santé (ARS) et les préfectures de région et de police de Paris.

Une réunion loin d'être stérile, explique-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, puisque tous ont décidé «de repartir sur de bonnes bases» et «de réactiver le plan crack» et ce, «avec la volonté collective d'éviter que la situation ne se sédentarise Porte de la Villette pour les consommateurs comme pour les riverains».

Des propositions à étudier

Pas d’annonce donc, mais des «propositions en cours d’instruction» a assuré Emmanuel Grégoire lors d'un point presse, expliquant que la municipalité allait miser «à court terme sur la montée en puissance de l’hébergement d’urgence» et «à moyen terme sur la mise en place de dispositifs qui permettent de sortir durablement de cette situation».

Une déception pour les élus du nord-est de Paris et de Seine-Saint-Denis qui attendaient des réponses fortes. Mobilisés depuis vendredi 24 septembre, jour de l'arrivée des toxicomanes depuis les Jardins d'Eole (18e) jusqu'aux portes de la Seine-Saint-Denis, Karine Franclet, la maire UDI d'Aubervilliers, et Bertrand Kern, le maire PS de Pantin, dénoncent une «réunion montée à la hâte», lors de laquelle «aucune information [n'a été] transmise» et «aucune décision [n'a été] prise».

«De la poudre aux yeux et du temps perdu», déplorent-ils dans un communiqué, réclamant à l'Etat «une méthode et des rendez-vous [...] afin de trouver une solution pérenne à un problème qui dure depuis de trop longues années». Ensemble, ils continueront donc «à porter la voix de ceux qui réclament de la considération» et «d'être les porte-voix des familles inquiètes».

A la Mairie de Paris, on regrette surtout que les pistes à l'étude soient systématiquement dévoilées par voie de presse : «c'est le problème des solutions qui sortent dans la presse alors qu'elles ne sont même pas arbitrées et donc, pas du tout définitives». On préfère donc «avancer collectivement dans la même direction», après cette réunion qui confirme qu'«on est tous d'accord pour dire que la situation n'est pas tolérable».

Les riverains mobilisés

En attendant, les riverains – qu'ils habitent à Stalingrad, autour des Jardins d'Eole, près de la place Auguste Baron ou encore à Pantin et Aubervilliers – restent mobilisés, bien décidés à ne pas laisser les toxicomanes et surtout les dealers s'installer au pied de leur immeuble et dans les jardins publics.

Ce samedi 2 octobre et «pour la première fois après des mois de mobilisation citoyenne», des collectifs et associations de riverains des quartiers touchés ou concernés par la crise du crack ont prévu de manifester ensemble à Stalingrad, à Paris. Une action symbolique, pour dire «non à l'ouverture de nouvelles salles de consommation à moindre risque», qui fixent selon eux, les toxicomanes dans un quartier.

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