En direct
A suivre

Paris : à nouveau dans la tourmente, la tour Triangle pourrait ne pas voir pas le jour en 2024

La tour Triangle devait voir le jour pour 2024, mais les travaux n'ont toujours pas commencé. La tour Triangle devait voir le jour pour 2024, mais les travaux n'ont toujours pas commencé. [© Herzog et de Meuron]

Annoncée pour 2024, la tour Triangle ne verra sûrement pas le jour à la date prévue. En cause ? Des retards et des recours judiciaires à n'en plus finir. Le dernier en date : une enquête lancée par le parquet financier pour des «soupçons de favoritisme».

Le parquet national financier (PNF) a en effet décidé d’ouvrir une enquête cet été, comme le révèle Le Parisien ce lundi 11 octobre, après l'action de l'association Anticor, qui a déposé une plainte contre X pour favoritisme dans l’attribution du marché public d’exploitation du parc des expositions de la porte de Versailles et de la future tour Triangle. 

Et, ce faisant, c'est toute la pyramide financière sur laquelle tient le projet depuis des années, qui est aujourd'hui remise en cause. Car la SCI Tour Triangle, maître d’ouvrage et porteuse du projet tour Triangle, est notamment détenue par le groupe Unibail-Rodamco, spécialisé dans les grands centres commerciaux. Lui-même déjà implanté sur le site de la future tour Triangle, via sa filiale Viparis.

Or, c'est cette même filiale qui aurait été dédommagée par la Ville de Paris à hauteur de 263 millions, après que celle-ci a résilié de façon anticipée le contrat de concession du site, tout en fixant à 263 millions d’euros le prix de lancement de l’appel d’offres pour la nouvelle concession, remporté par... Unibail-Rodamco, relate Le Parisien. Une opération blanche pour le groupe et aucun argent encaissé pour la Ville ?

des contentieux vieux de plusieurs années

En mars 2020, la Chambre régionale des comptes (CRC) avait déjà publié un rapport particulièrement critique envers le projet, et ce, au moment où les travaux de construction de la tour Triangle auraient dû commencer.

Dans celui-ci, les magistrats expliquaient que la Ville de Paris avait «accepté d’indemniser son concessionnaire […] pour un préjudice non démontré» et que la société en question [Unibail-Rodamco, ndlr] avait «continué d’exploiter les installations» et «ne pouvait donc se voir indemnisée de biens dont elle continue de disposer et d’un manque à gagner dont elle ne souffre pas».

Quelques mois après, en août, Le Canard Enchaîné avait relancé le débat, assurant que la CRC avait dénoncé «l’incapacité des services de la Ville de Paris à exercer un contrôle suffisant sur ses concessionnaires ou ses délégataires privés». Une «défaillance» qui avait «permis à des sociétés comme Unibail "d’oublier" de remplir certaines de leurs obligations contractuelles. Voire d’obtenir des faveurs financières».

Le Canard Enchaîné avait cité la négociation du montant du loyer à payer par le groupe Unibail pour sa future Tour Triangle. Entre 2009 et 2011, la somme avait en effet été recalculée à plusieurs reprises à la baisse, et ce, selon le journal satirique, «à la demande expresse du cabinet» du maire de l'époque Bertrand Delanoë, afin de «satisfaire le PDG» de l'époque, parti en 2013, Guillaume Poitrinal.

UN PROJET toujours ATTENDU pour 2024

Du haut de ses 180 mètres, la tour Triangle devait, d'ici aux JO de Paris 2024, abriter 2.200 mètres carrés de bureaux, sous forme de «coworking» et un centre de conférence, mais également un hôtel 4 étoiles et un restaurant panoramique, ainsi qu'un centre de santé ou encore une crèche. Le tout entouré d'un jardin public de 8.000 mètres carrés.

Très contesté, le projet avait été une première fois rejeté en novembre 2014 puis approuvé avec quelques modifications par le Conseil de Paris le 30 juin 2015, à une courte majorité. Anne Hidalgo, la maire de Paris, avait alors rappelé que la construction du gratte-ciel représentait un investissement privé de 500 millions d'euros et la promesse de 5.000 emplois.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités