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Paris : le chantier de la tour Triangle finalement lancé «d'ici à la fin de l'année»

Le chantier pourrait être lancé dès la fin de l'année 2021. Le chantier pourrait être lancé dès la fin de l'année 2021. [© Herzog et de Meuron]

Le chantier de la tour Triangle – qui doit voir le jour Porte de Versailles (15e) à Paris – débutera «d'ici à la fin de l'année», a annoncé le groupe Unibail-Rodamco-Westfield (URW) ce lundi 1er novembre.

Le groupe avait jusqu'à la fin du mois d'octobre pour faire connaître ses intentions et signer le bail, en vue du lancement de la construction de cette immense et particulièrement controversée tour de 42 étages, qui culminera bientôt à 180 mètres de haut au cœur du parc des expositions. Après plusieurs rebondissements, et alors qu'une enquête a été ouverte par le parquet national financier, URW a finalement annoncé se lancer dans l'aventure, avec le soutien financier de l'assureur Axa.

«La tour Triangle sera un atout pour le développement économique et le rayonnement de la capitale. Le projet générera pendant sa construction plus de 5.000 emplois directs et indirects», a d'ailleurs indiqué le groupe spécialiste de l'immobilier commercial, déjà propriétaire du Forum des Halles à Paris. Le soutien d'Axa lui permet de respecter «sa stratégie claire d’optimisation de l'allocation de ses ressources», a-t-il ajouté, en référence à sa stratégie de désendettement.

Il est surtout évident que sans soutien financier, et alors que le groupe a beaucoup souffert de la crise sanitaire et de la fermeture des commerces dits «non essentiels», ce projet estimé à environ 700 millions d'euros n'était pas assuré de voir le jour. De son côté, Axa s'est dit «fier» de s'associer à la construction de la tour Triangle, saluant «un projet phare pour la ville de Paris et sa région».

Un projet contesté

Les travaux – s'ils sont bien lancés avant la fin de l'année – devraient durer jusqu'en 2026, selon URW, qui a annoncé les avoir confiés à l'entreprise Besix. Soit deux ans de retard par rapport à ce qui avait été prévu. Mais ce projet – né en 2008 sous la mandature l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë – a subi plusieurs revers. Rejeté une première fois, il avait finalement obtenu le vote des élus parisiens en juin 2015.

Plus récemment encore, en juin dernier, le Parquet national financier (PNF) avait même ouvert une enquête préliminaire pour «favoritisme», après un signalement en 2020 de la maire LR du 8e arrondissement, Rachida Dati, et le dépôt début 2021 d'une plainte par l'association Anticor. Une plainte qui s'appuie sur un rapport de la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France daté de juillet 2020 et rédigé au sujet du Parc des expositions.

Selon ce rapport, les magistrats expliquaient que la Ville de Paris avait «accepté d’indemniser son concessionnaire» à hauteur de 263 millions d'euros, «pour un préjudice non démontré» et que la société en question [Unibail-Rodamco, ndlr] avait «continué d’exploiter les installations» et «ne pouvait donc se voir indemnisée de biens dont elle continue de disposer et d’un manque à gagner dont elle ne souffre pas».

La réponse d'Unibail était attendue

Après l'annonce de cette enquête préliminaire, le groupe URW avait contesté «formellement les allégations sans fondement portées à son encontre» et regretté «la confusion opérée avec la tour Triangle». Interrogé à ce sujet lors du dernier conseil de Paris, le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire avait assuré se tenir «à la disposition des enquêteurs» et semblait davantage inquiet quant à savoir si Unibail allait bien signer le bail.

«Nous attendons la réponse définitive d'Unibail dans quelques jours. Nous sommes dans un moment de vérité. Unibail doit signer le bail avant fin octobre, faute de quoi le projet serait compromis», avait-il prévenu, expliquant que le «calendrier» devait ensuite «permettre le démarrage des travaux assez tôt». Pour autant, il avait rappelé l'«énorme opportunité» que représente «le terrain en question» pour d'autres promotteurs au cas où Unibail souhaiterait se retirer.

Quant à l’enquête pénale, Emmanuel Grégoire s'était dit «très serein», jugeant l'ouverture d'une enquête préliminaire «habituelle» et «logique». «Une même plainte avait été déposée en 2018 et n'avait donné lieu à aucune poursuite judiciaire», avait-t-il avancé, avant de conclure : «laissons la justice faire son travail».

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