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Seine-Saint-Denis : qu'est-ce que l'observatoire des discriminations lancé aujourd'hui ?

La grande majorité des habitants du 93 estiment que être discriminées dans leur recherche d'emploi. La grande majorité des habitants du 93 estiment être discriminés dans leur recherche d'emploi. [© FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Le conseil départemental de Seine-Saint-Denis (93) a lancé son observatoire des discriminations et de l'égalité, ce mardi 9 novembre, alors que quatre habitants du 93 sur dix ont le sentiment que les discriminations ont augmenté dans leur département ces cinq dernières années, selon une étude d'Harris Interactive. A quoi cette instance va-t-elle servir ?

Un observatoire «unique en France pour un département» selon Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis (93), qui souhaite – à l'aide de ce nouvel outil – «agir plus concrètement et plus efficacement» pour recueillir les faits de discrimination et les analyser. Et l'élu socialiste de citer l'écrivain britannique George Orwell qui écrivait en 1945 dans La Ferme des animaux : «certains sont plus égaux que d'autres».

«En 2021, les chiffres lui donnent toujours raison», explique-t-il, soulignant que dans son département de Seine-Saint-Denis, qu'il préside depuis bientôt dix ans, «63 % des habitants interrogés déclarent avoir été personnellement victimes d'au moins un type de discrimination au cours des cinq dernières années». 

Pire, selon l'étude, 92 % des habitants interrogés estiment que des personnes sont discriminées en Seine-Saint-Denis du fait de leur origine ou de leur couleur de peau, dans l'exercice de leurs fonctions au travail ou encore dans la recherche d'un emploi ou d'un logement.

Des chiffres en nette augmentation par rapport à la première étude de ce type réalisée en 2019. Menée à la demande du département, cette enquête d'opinion, «montre une augmentation des faits vécus ou ressentis par les habitants de la Seine-Saint-Denis à un niveau très élevé», relève Stéphane Troussel.

trois missions principales

Face à constat, son équipe a donc souhaité «prendre ses responsabilités» en développant ce dispositif inédit «sur le modèle de l'observatoire des violences faites aux femmes né en Seine-Saint-Denis en 2002 et qui a depuis permis la création de nombreux dispositifs nationaux innovants».

Celui-ci qui s'articulera autour de trois missions principales : «observer» via un baromètre des discriminations reconduit chaque année, «pour connaître et comprendre les problématiques du territoire», «agir» en s'appuyant notamment «sur de multiples partenariats pour expérimenter des dispositifs de terrain et enfin, «valoriser», grâce à un conseil composé d'habitants, de chercheurs, d'experts et d'associations.

L'objectif de ce conseil associé ? «Faire émerger des propositions pour développer les actions départementales en matière de lutte contre les discriminations et de promotion de l'égalité» et ce, en étudiant «les besoins des habitants». Il comprendra 15 membres qui siègeront et prendront des décisions le temps d'un mandat de deux ans, et ce, à raison d'au moins deux réunions par an.

Pour rappel, en 2002 déjà, lors du lancement de l'observatoire des violences faites aux femmes, le département avait alors été le premier à se doter d'une telle structure, puis à voir naître des dispositifs innovants comme le «téléphone grave danger» déployé ensuite au niveau national.

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