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Paris : à quoi va servir le bassin de stockage d’eau pluviale en construction à Austerlitz ?

A terme, le bassin de stockage doit éviter que les eaux usées se déversent dans la Seine lors de fortes pluies; A terme, le bassin de stockage doit éviter que les eaux usées se déversent dans la Seine lors de fortes pluies. [© Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

Alors que la municipalité parisienne promet de débloquer une enveloppe de 1,8 milliard d'euros pour rendre la Seine «baignable» avant les JO de Paris 2024, elle a également communiqué sur un projet très concret : la construction d'un bassin de stockage au cœur de la capitale.

Destiné à recueillir l'excédent des eaux pluviales, ce bassin de stockage – une cuve cylindrique en béton de 50 mètres de diamètre et 34 mètres de profondeur – est en cours de construction près de la gare d'Austerlitz (13e), sous le square Marie-Curie. Une fois construit, il pourra contenir 46.000 m3 d'eau. Soit «l'équivalent de 20 piscines olympiques», s'est ainsi félicitée Colombe Brossel, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la propreté et de la réduction des déchets, au JDD.

Eviter que la Seine soit polluée lors d'orages 

«Un projet hors norme, d'une taille exceptionnelle, inédite dans une ville aussi dense et contrainte que Paris», renchérit l'ingénieur responsable des opérations au sein de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE) à la Mairie de Paris. Celui-ci doit permettre de recueillir l'excédent d'eau tombée lors d'importants orages, afin d'éviter que les pluies ne saturent le réseau de traitement des eaux usées, qui – lorsqu'il est plein – se déverse ensuite à grande échelle dans la Seine et la pollue.

Pour ce faire, deux tuyaux seront reliés aux déversoirs d'orage situés de part et d'autre de la Seine, dans le 12e d'un côté et le 13e de l'autre, de façon à ce que les pluies excédentaires soient redirigées vers le bassin de stockage enfoui sous les égouts parisiens. Là, l'eau recueillie sera ensuite vidangée par une action de pompage et renvoyée vers le réseau d'assainissement classique pour être traitée.

Un projet expérimenté au bois de Boulogne

En parallèle, la municipalité expérimente d'autres techniques, à l'instar du projet Life Adsorb, présenté fin octobre par Colombe Brossel comme «un projet innovant et respectueux de l’environnement pour dépolluer les eaux pluviales» et actuellement testé au bois de Boulogne (16e). L'objectif étant de réduire de 95 % la pollution minérale et organique (macro et micro polluants) des eaux pluviales issues du ruissellement de voiries.

Le principe ? Traiter les eaux pluviales «à travers un ouvrage de rétention/dépollution naturelle», qui n'est autre qu'un «filtre planté de roseaux à écoulement vertical». Concrètement, la pluie tombe sur ces roseaux, et s'infiltre dans la terre constituée de différentes strates, dont une couche filtrante composée de sable ou encore une couche de drainage composée de graviers.

Ces différentes couches de matériaux vont de fait dissoudre les micropolluants «par adsorption», d’où le nom «Life Adsorb». A l'issue de ce processus, les eaux épurées sont finalement drainées en fond de filtre puis rejetées vers la rivière artificielle adjacente au filtre avant de rejoindre la Seine.

Un programme ambitieux, co-financé par l'Union européenne et la métropole du Grand Paris, qui s'inscrit dans une politique plus globale de dépollution de la Seine, notamment portée par la Ville de Paris en vue de la tenue des Jeux Olympiques, durant l'été 2024. Et ce, avec l'objectif que l'épreuve de triathlon soit directement organisée dans la Seine et que 3 piscines soient directement aménagées dans l'eau du fleuve parisien.

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