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La Défense : les tours Hermitage essuient un énième revers

Les tours Hermitage devaient voir le jour pour les JO de Paris 2024. Les tours Hermitage devaient voir le jour pour les JO de Paris 2024. [© Hermitage Group]

Lancé il y a plus de dix ans, le projet de construction des tours Hermitage – deux tours jumelles qui doivent être construites en bord de Seine, dans le quartier d'affaires de La Défense (92) – vient d'essuyer un nouveau revers en ce début d'année.

Le conseil d'administration de l'établissement public local Paris La Défense vient en effet d'annoncer ce lundi 3 janvier avoir décidé de ne pas approuver les promesses de vente portées par le promoteur à l'origine du projet.

Et ce, alors que ce dernier, le promoteur et homme d'affaires russe Emin Iskenderov, avait jusqu'au 31 décembre pour faire signer les promesses de vente.

Les raisons de ce rétropédalage ? L'absence de garanties suffisantes permettant de conclure une transaction «dans des conditions acceptables pour l'établissement public, eu égard notamment à l'absence de garanties financières et techniques fournies par le porteur de projet», a expliqué le conseil d'administration de Paris La Défense dans un communiqué.

Le groupe Hermitage crie au scandale

Dès le lendemain, ce mardi 4 janvier, la société Hermitage, porteuse du projet de tours jumelles dans le quartier de la Défense rejeté ce lundi, a à son tour dénoncé un «refus incompréhensible et troublant» et «met en demeure» l'établissement public local de signer la promesse de vente.

Dans son communiqué, le groupe se dit «stupéfait de constater que Paris La Défense n’a pas respecté son engagement en arguant d’éléments fallacieux de signer la promesse de vente avant le 31 décembre 2021 telle que prévue par le protocole du 24 mars 2021 qui découlait d’une médiation judiciaire»

Il dénonce un «un revirement surprenant» et «rappelle avoir travaillé pendant 13 ans et avoir investi 350 millions d’euros pour un projet emblématique et sur la base d’un accord de partenariat pris par un établissement public de l’État repris depuis par Paris La Défense».

Un projet trop ambitieux financièrement ?

Pour rappel, le projet – baptisé «Hermitage Plaza» – consiste en la construction de deux gratte-ciels de 320 mètres de haut avec des résidences de luxe, des bureaux, des hôtels et des commerces, en lieu et place de trois immeubles de la résidence des Damiers, construits en 1974 à Courbevoie (92). Ces deux tours étaient d'abord attendues à l'horizon 2020, avant que leur livraison ne soit repoussée d'ici aux Jeux olympiques de Paris 2024.

Mais, depuis 2007 et la signature d'une promesse de vente entre le bailleur social Logis Transports, propriétaire des murs, et la société Hermitage, l'opération fait l'objet d'une bataille judiciaire avec des habitants de l'immeuble existant, qui refusent de laisser leur logement.

Le projet, évalué à 2,8 milliards d'euros, laissait aussi certains observateurs perplexes. A l'instar de l'ancien patron de Paris La Défense Patrick Devedjian, décédé en mars 2020 du Covid-19, qui avait émis en juin 2018 dans un entretien aux Echos «de sérieux doutes sur la capacité du groupe à financer et réaliser un projet aussi ambitieux».

Pourtant, le groupe Hermitage est assez clair à ce sujet et assure avoir «produit la preuve de l’engagement ferme d’un établissement financier international de premier plan de fournir le financement nécessaire pour qu’[il] s’acquitte de ses obligations au titre de la promesse de vente, soit un montant de 280 millions d’euros, offrant ainsi les garanties financières exigées».

Elle a donc décidé de «mettre en demeure Paris La Défense de signer cette promesse de vente» et indique qu'«à défaut de cette signature, Hermitage reprendra sa procédure, notamment la demande d'un milliard d’euros de dommages et intérêts» – à laquelle elle avait précédemment renoncé lors d'une médiation – «nonobstant une demande en exécution forcée et d’autres procédures pour rupture abusive et déloyauté».

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