Après avoir violemment pris à partie les non-vaccinés, Emmanuel Macron s’est mis à dos les membres de l’opposition, déjà fermement opposés au vote sur le pass vaccinal. Cette attaque frontale a mis un terme aux débats à l’Assemblée nationale, conduisant à une suspension de l’examen du projet de loi.
«Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça la stratégie», a expliqué le chef d’Etat dans un entretien accordé au Parisien.
Cette sortie a été vivement critiquée par les députés de l’opposition, qui ont décidé cette nuit de suspendre l’examen du projet de loi de pass vaccinal à l’Assemblée nationale. Comme ça avait été le cas lors de la première lecture du texte, le vote de ce dernier a été repoussé à ce mercredi 5 janvier à 15h en raison des nombreuses suspensions de séance et demandes de rappel au règlement formulées dans l’Hémicycle.
Après avoir requis la venue de Jean Castex pour défendre les propos tenus par le président de la République, les députes de l’opposition se sont résignés à ne pas voter ce projet de loi. A 2h du matin, le président de la séance, le député des Côtes d’Armor (LR) Marc le Fur, a décidé de lever la séance.
"Les conditions d'un travail serein ne sont pas réunies" : @marclefur décide de lever la séance à 2 heures du matin. L'opposition a tempêté contre les propos d'Emmanuel Macron, qui a déclaré vouloir "emmerder" les non-vaccinés dans une interview.#PasseVaccinal #DirectAN pic.twitter.com/I1bEODNwzj
— LCP (@LCP) January 5, 2022
Christian Jacob, le président du mouvement Les Républicains, a fustigé l’attitude d’Emmanuel Macron et le texte porté à l’Assemblée, «qui a pour seul objectif d'emmerder les Français».
Un Président de la République ne peut pas tenir les propos qui ont été tenus.
Je ne peux pas cautionner un texte qui a pour seul objectif d’emmerder les Français. pic.twitter.com/REbduJQGLr— Christian JACOB (@ChJacob77) January 4, 2022
Dans la même lignée, le président des députés LR, Damien Abad, s’est opposé aux propos «indignes, irresponsables, méprisants» tenus par le chef d’Etat.
"On ne peut pas continuer dans cette situation", considère @damienabad. "Nous demandons la présence du Premier ministre, parce que les propos du Président de la République sont des propos indignes, irresponsables, méprisants, et surtout des propos très prémédités". #DirectAN pic.twitter.com/jj5oOfsOBm
— LCP (@LCP) January 5, 2022
La présidente du groupe La France Insoumise à l’Assemblée Nationale, Mathilde Panot, a pointé du doigt une «Macronie [créant] elle-même le chaos».
Le Premier Ministre a refusé de se présenter à l'Assemblée nationale pour s’expliquer des propos du Chef de l’État.
Donc pas de débat.
Nous ne discuterons pas d’un texte pour « emmerder » les français.
La Macronie crée elle-même le chaos ! #AssembléeNationale #PasseVaccinal pic.twitter.com/vjrlOIVXT3— Mathilde Panot (@MathildePanot) January 5, 2022
Un autre membre de la France Insoumise, Hugo Bernalicis, a rappelé une pratique de droit, celle de la suspension de session, finalement votée au bout de la nuit.
#DirectAN #LaSuspensionEstDeDroit
Scandale à l'assemblée nationale !
Ils emmerdent l'assemblée nationale !
https://t.co/c02pkF7NNQ— Ugo Bernalicis φ (@Ugobernalicis) January 4, 2022
Bruno Bonnell, député LREM du Rhône, a toutefois défendu Emmanuel Macron en indiquant qu’il n’y avait pas eu «d’erreur du président».
Propos d'Emmanuel Macron : pour @BrunoBonnellOff (LaREM), il n'y a pas eu d'erreur du président, beaucoup de Français partageant son opinion. "On est dans une situation ubuesque, 92 % des Français sont vaccinés."
Il dénonce la "guignolade" entretenue par l'opposition.#DirectAN pic.twitter.com/x8gmKTFGIf— LCP (@LCP) January 5, 2022
Candidat à l’élection présidentielle, Eric Zemmour a critiqué la nouvelle expression du «mépris» du chef d’Etat envers les Français.
Emmanuel Macron dit bel et bien : "J'ai envie d'emmerder". Ce n'est pas seulement la déclaration cynique d'un politicien qui veut exister dans la campagne présidentielle. C'est la cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés.
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) January 4, 2022
Marine-Le Pen, la députée du Pas-de-Calais et candidate à l’élection présidentielle, a également dénoncé la «violence» et la «vulgarité» des propos du président de la République.
Elle a donc été dans le sens des autres députés de l'opposition en se félicitant de la levée de la séance.
.@MLP_officiel condamne à son tour les propos d'Emmanuel Macron, "d'une vulgarité et d'une violence inouïes, inédites de la part d'un président de la République".#PasseVaccinal #DirectAN pic.twitter.com/yL8Sbqe7gk
— LCP (@LCP) January 4, 2022
Invitée de CNEWS ce matin, la candidate des Républicains à la présidentielle, Valérie Pécresse, a également fait part de son indignation, assurant que «l'insulte n'est jamais la bonne solution».