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Collard, Rivière, Rieu… Les ralliements à Eric Zemmour fragilisent-ils Marine Le Pen ?

Jérôme Rivière, Damien Rieu, Gilbert Collard… A deux mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle, Eric Zemmour a empilé les ralliements venus du Rassemblement national. Une façon de relancer sa campagne, tout en essayant de prendre le dessus sur Marine Le Pen et s’imposer en leader de la droite identitaire.

Légèrement distancé dans les sondages par Valérie Pécresse et Marine Le Pen (elles-mêmes derrière Emmanuel Macron), le candidat du parti Reconquête a vu à quelques jours d’intervalle le rejoindre trois transfuges du RN : Damien Rieu et les deux eurodéputés Jérôme Rivière et Gilbert Collard.

Ce dernier a tenu à préciser qu’il n’avait «rien contre Marine Le Pen», mais que la dynamique était du côté d’Eric Zemmour. Un propos repris par les deux autres, estimant que leur ancien parti ne parvient pas à mobiliser de nouveaux électeurs. Jérôme Rivière a même estimé que son ancienne patronne «n’est pas en situation de gagner l’élection présidentielle».

Heureux de ces renforts, qui sont autant de défections chez le RN, Reconquête n’a pas manqué de communiquer pour appuyer sur cette séquence favorable. «Selon vous, quelle sera la prochaine personnalité politique à rejoindre Eric Zemmour ?», questionnait ainsi son compte Twitter vendredi.

Le RN veut montrer qu’il ne doute pas

S’il faudra du temps pour analyser si ces mouvements ont un effet positif pour Reconquête et négatif pour le RN, la communication se voulait calme du côté de Marine Le Pen et ses proches, estimant qu’il s’agissait de non-événements, concernant des personnes qui agissent pour leur propre intérêt. «Les égos surchauffent et les trahisons baignent dans tous les rubicons des aigreurs et des jalousies puériles», a ainsi réagi Louis Aliot, maire RN de Perpignan.

Des messages vantant la «fidélité» de ceux restant au soutien de Marine Le Pen sont également apparus sur les réseaux sociaux.

Reste que dans le camp Zemmour, l’accent a été mis sur l’essoufflement de la concurrente d’extrême droite et sur un discours qui s’est «ramolli», notamment concernant l’immigration ou l’insécurité.

«L’union des droites», objectif ultime pour Zemmour

Il est aussi question de créer un mouvement à l’ampleur bien plus important que ces trois ralliements, afin de parvenir à atteindre l’objectif ultime de l’ancien polémiste : «l’union des droites».

Le néo-candidat entend en effet réunir du Rassemblement national aux Républicains, en passant par Philippe de Villiers, dans le but de former une nouvelle famille politique s’accordant sur une idéologie de droite décomplexée et radicale. Il avait ainsi déjà salué l’arrivée de Guillaume Peltier, ancien numéro deux de LR (également passé au FN il y a quelques années), mais peine depuis à attirer d’autres personnalités venant du même bord.

Si Eric Zemmour ne désespère pas d'y parvenir avant l’élection présidentielle, cette «union des droites» semble plutôt destinée à voir le jour, si cela se fait vraiment, après le scrutin. Gilbert Collard n’a d'ailleurs pas manqué d’affirmer «qu’un jour Marine Le Pen fera comme moi et rejoindra Eric Zemmour».

Une prévision très optimiste, qui oublie que le score réalisé lors de la présidentielle par les deux candidats aura une énorme influence pour la suite. En cas de défaite, et encore plus de non-accession au second tour, certains voient déjà la présidente du RN passer la main, laissant une place vide à l’extrême droite du paysage politique français. Un scénario encore loin d’être écrit, mais que les «zemmouristes» semblent déjà anticiper.

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